Quatrième de couverture:
Nasty, immortel, rebelle de service et fêtarde invétérée, vous vous rappelez?
Il y a cinq mois, j'ai voulu me remettre dans le droit chemin.
Mais à 459 ans et avec l'héritage de magie noire que je me traîne, je me demande si j'en suis seulement capable...
L'avis d'Audrey:
J'adore cette série!
J'aime beaucoup le style de Cate Tiernan, une écriture simple et fluide. Des chapitres qui s'enchaînent tout seul. Effectivement un style que j'ai particulièrement apprécié dans Wicca, l'autre fameuse série de cette auteur de talent.
Seulement dans Immortels le style est une fois encore très fluide, mais le ton est nettement différent. On sort des registres jeunesses où tout est lisse, prévisible, jouant sur certains clichés. Comme par exemple, les amours de jeunesse, le lycée, les copines, les confidences, les dons surnaturels... et les grandes aventures où l'action est au rendez-vous, sans compter la romance extraordinaire avec un mystérieux romantique.
Non, là il n'en est rien. Là pas d'action. Pas de romance passionnée. Pas non plus d'héroïne jeune jolie et timorée. Là le ton est l'auto-dérision, l'ironie et le corrosif à toutes épreuves. L'héroïne se moque de tout et d'elle-même. Elle compte bien ne plus jamais aimer, et conteste ouvertement tout ce qui lui déplaît, ça fait un paquet de choses...
En effet, Nasty, notre héroïne de choc et de charme est une rebelle, grande gueule et destructrice. une fille qui se cherche et refuse de s'accepter. Une gamine capricieuse de 459 ans qui n'a toujours pas fini sa crise d'ado et décide d'assumer pleinement le rôle de la casse pieds de service.
La narration est une épopée à travers ses sentiments et ses tourments aussi frivoles que décalés. On s'amuse de ses réflexions, on s'énerve de ses doutes, on s'exaspère souvent. bref on ne peut s'empêcher de l'aimer, voire de vouloir lui ressembler.
Voilà donc un roman dont le seul objectif est de suivre les tourments d'une ado en crise. Le fait qu'elle soit immortel, est presque un aspect secondaire. On se plait à suivre son adaptation, son intégration dans un groupe plus mature et responsable. On soupire de ses émois refoulés lorsqu'elle croise le beau Reyn. On s'énerve lorsqu'elle se refuse à tous sentiments trop purs...
Bref vous l'aurez compris je suis conquise.
Alors, certains pourront trouver à redire, notamment un manque d'action, et une intrigue quasi insignifiante. Ils auront raison.
Et pourtant, je ne me suis pas ennuyée une seconde, j'ai tourné les pages, avide de savoir comment Nasty allait enfin réussir à dépasser son "éternelle" crise d'ado, quand allait-elle enfin se décider à aimer Reyn et à accepter son héritage...
En somme, un roman sur le thème du chemin personnel, sur une introspection, presque une analyse drôle et touchante.
En terminant ma lecture je me suis dit deux choses. D'une part qu'il faut peut être plus de 400 ans pour dépasser sa crise d'ado, ses vieux démons et devenir quelqu'un de bien! inquiétant tout ça.
La seconde, que le thème de cette trilogie ainsi que les choix de l'auteur ont été assez originaux et osés par rapport aux autres lectures jeunesses que l'on trouve en ce moment. Et vraiment cela fait du bien de lire quelque chose qui n'est pas centré uniquement sur des rebondissements et des retournements de situation sans queue ni tête, sur des romances à l'eau de rose peu crédibles, bref sur des clichés. Là on sort réellement des sentiers battus, et ça donne un bon "coup de frais".
En conclusion, une bonne trilogie, amusante, qui ne manquera pas de nous toucher. On se retrouvera toutes un peu en Nasty, c'est certain. Pour toutes les ados qui sommeillent, les râleuses, les rebelles, ce livre est pour nous!
Citations:
" Vous pensez peut-être que Nasty est une personne toute douce, affectueuse et sans faux-semblants? Et bien, vous vous fourrez les doigt dans l'oeil."
" J'avais simplement voulu me retrouver avec lui dans un endroit tranquille afin de discuter. A présent, je perdais tous mes moyens. Et la pièce m'avait parue très exiguë.
Sans compter que nous étions seuls et qu'il y avait un lit. A portée. Je dis ça, je ne dis rien."