lundi 21 janvier 2013

Interview de Nadine Bertholet, auteur de Kiam Tasgall




Nadine Bertholet est l’auteur d’une grande série jeunesse, Kiam Tasgall. Elle plonge ses lecteurs dans un récit de Fantasy au cœur d’un monde original et plein de surprises. Publié chez ADA, vous pourrez déjà trouver les trois premiers volumes et plonger dans l’aventure de ce récit riche et foisonnant…
En attendant, Nadine a eu la gentillesse de répondre à toutes mes questions !
Voici pour vous :


Audrey : Pour quelles raisons avoir choisi d’écrire pour les jeunes lecteurs ?

Nadine : Je dirais que le choix s’est imposé à moi. Au fur et à mesure que l’histoire de Kiam Tasgall se forgeait dans ma tête, il devenait évident qu’elle s’adresserait à de jeunes lecteurs. Toutefois, je constate avec grand bonheur que la série plait à un lectorat de tout âge.


Audrey : Le genre fantasy a-t-il toujours été une évidence, ou d’autres genres d’histoire te tentaient ?

Nadine : Dès ma première lecture du livre Le seigneur des anneaux, j’ai su qu’il s’agissait du genre littéraire que je souhaitais adopter pour mon futur roman. Le genre fantastique n’impose aucune limite, aucune contrainte, et permet de stimuler l’imaginaire de l’auteur, mais également celui du lecteur. Malgré ma préférence pour le fantastique, je compte bien explorer d’autres genres dans un proche avenir.


Audrey : Comment s’est passé le chemin, de l’idée d’écrire à la publication par les éditions ADA ?

Nadine : En 2005, lorsque l’histoire de Kiam n’en était qu’à ses premiers balbutiements, n’ayant aucune expérience ni formation en écriture, j’ai cru bon de suivre la méthode d’une auteure québécoise reconnue. Quelle horreur ! Je ne faisais que piétiner, passant tout mon temps à reprendre continuellement le texte. Face à cet échec, j’ai décidé de suivre mon instinct, de créer mon propre processus d’écriture. Processus qui a fonctionné à merveille pour les trois premiers tomes de la série ainsi que le 4e qui est en cours d’écriture.
Je commence à écrire le roman sans plan défini. J’ai bien entendu une ligne directrice, le squelette de l’intrigue si on veut, mais je laisse l’histoire s’inventer au fur et à mesure que je couche les mots sur le papier, comme si les personnages, nantis d’une volonté qui leur est propre, me guidaient au cœur de leurs aventures. Je suis moi-même surprise parfois de découvrir où ils me mènent, et ce sont ces moments qui deviennent bien souvent des points forts de l’histoire.
J’écris donc le premier jet du roman sans jamais revenir en arrière. Si une nouvelle idée s’impose à moi, je note les modifications à apporter au début du chapitre concerné, sans plus. Ce n’est qu’une fois le roman complété que je procède à la révision depuis le début, en retravaillant chaque phrase, ajoutant ou retirant certains passages et m’assurant que chaque élément de l’histoire soit cohérent. Cette longue étape terminée, je révise une fois de plus le texte dans son intégralité, surtout au niveau de la grammaire et du vocabulaire. J’envoie ensuite le manuscrit à mon éditeur, qui le publiera dans les quatre mois suivants.
Dans le cas du tome 1, j’avais fait parvenir le manuscrit à 17 maisons d’édition. J’ai reçu dans l’ensemble de très bons commentaires, mais étant donné l’épaisseur de l’ouvrage, on préférait le refuser. Après six longs mois d’attente, j’ai eu la réponse des éditions AdA, qui n’ont pas été intimidés par les 530 pages du manuscrit. Suite à la signature du contrat, j’ai entamé l’écriture du tome 2 de la série. Un an plus tard, les deux premiers livres se retrouvaient sur les tablettes des librairies.


Audrey : Je suis toujours à chercher la petite bête pour écrire mes chroniques, aussi, ai-je souligné la similitude entre le trio de jeunes personnages dans Kiam et celui dans Harry Potter. Est-ce que l’histoire du jeune sorcier a été pour toi d’une inspiration quelconque ?

Nadine : Je ne peux cacher qu’Harry Potter fut pour moi une révélation. L’ingéniosité de l’intrigue tout comme la plume exceptionnelle de l’auteure me fascinent. C’est d’abord une jeune fille qui devait être l’héroïne de mon histoire. Toutefois, plus j’élaborais l’intrigue, plus je réalisais que quelque chose clochait, jusqu’au jour où j’imaginai Kiam. Comme j’ai mentionné plus haut, j’ai souvent l’impression que mes personnages me mènent par le bout de ma plume. L’histoire de Kiam ne pouvait être à la hauteur de mes attentes sans Jolick et Flarente, qui sont tous deux apparus par hasard. J’ai bien évidemment fait le lien avec le trio de J.K. Rowling, et pour briser cette similitude j’ai intégré un quatrième personnage, du nom de Pottam, petit animal au pelage blanc et au parler "amushant", qui apporte une aide considérable tout au long de leur quête. Il ne s’agit donc plus d’un trio comme dans Harry Potter, mais bien d’un quatuor constitué de Kiam, d’un apprenti druide, de la mystérieuse Flarente à la mémoire défaillante et du cher Pottam qui ne pense qu’à manger.

Audrey : Dans la série « je cherche toujours la petite bête », j’ai trouvé que certains personnages masculins avaient un vrai sale caractère, râleurs, bougons, bourrus… Était-ce une idée de « féministe » pour mieux valoriser les filles ?

Nadine : Il est vrai que Kiam possède une force de caractère qui peut déranger. Ses vives réactions sont en réalité une façon de se protéger. En l’espace de quelques heures, il vit le deuil de son père et se retrouve sur un monde dont il ignorait l’existence. Sous sa carapace se cache un jeune garçon sensible qui, pour ne pas sombrer dans le désespoir, se forge un caractère bourru et revendicateur. Ce n’est donc aucunement en lien avec des idées de féministes puisque Flarente possède elle aussi un sale caractère qui en frustre plus d’un autour d’elle.


Audrey : Quel est ton personnage préféré ?

Nadine : Kiam, bien entendu. Même si d’autres personnages prennent une part considérable à l’histoire et jouent un rôle déterminant dans la réussite des épreuves qu’ils traversent, il s’agit d’abord et avant tout de l’histoire de Kiam. Quand on parvient à voir au-delà de son fort caractère, on découvre un jeune garçon attachant qui n’aspire qu’à connaître sa propre histoire.


Audrey : comment as-tu travaillé pour imaginer autant de noms de choses et de personnages aussi extraordinaires ? T’es-tu inspirée de langues particulières ?

Nadine : Lorsque vient le temps d’imaginer un nom, que ce soit pour un personnage ou un lieu, j’ai en général une sonorité désirée en tête. J’utilise donc un mot de base et m’amuse à changer des lettres ou syllabes jusqu’à ce qu’un déclic se fasse.


Audrey : Comment te vient l’inspiration pour tisser une intrigue aussi riche ?

Nadine : Je puise mes idées n’importe où. Dans mes rêves, au travail, dans des lieux visités, dans des conversations que j’entends… vraiment partout. Et comme je le disais plus haut, c’est surtout une fois que je commence à écrire l’histoire que je la vois se dérouler devant mes yeux, comme un film, et la suite devient une évidence pour moi.


Audrey : Comment évolue la série, mais surtout les personnages, est-ce qu’à chaque tome les jeunes ont pris de l’âge ?

Nadine : L’intrigue de la série s’étale sur une période de quelques mois à peine. Il s’agit donc de la suite directe, plus ou moins quelques jours ou semaines, entre chaque tome.


Audrey : Combien de tomes va compter Kiam Tasgall, et as-tu déjà terminé l’histoire globale ?

Nadine : La série comprendra 4 tomes. 3 sont déjà publiés tandis que le quatrième est en processus d’écriture. À ce jour 300 pages ont été écrites. J’espère bien pouvoir remettre le manuscrit à mon éditeur pour une parution à l’automne 2013.


Audrey : Quels sont tes autres projets ?

Nadine : Une fois le dernier tome de Kiam Tasgall remis à mon éditeur, je compte prendre au moins deux semaines pour lire. J’ai une immense pile de livres qui s’accumule sur mon bureau ! Ensuite, je me plonge dans un nouveau projet d’écriture, un thriller se déroulant en Angleterre avec une petite touche de science-fiction. J’ignore combien de tomes la série comprendra. Cela dépendra d’où l’histoire me mènera… ;)


Audrey : Quels sont tes derniers coups de cœurs littéraires, en jeunesse ou autre ?

Nadine : La plume de Carlos Ruiz Zafon est une pure merveille !


Audrey : Pourra-t-on te voir au prochain salon littéraire à Québec ?

Nadine : Cette année encore je serai présente au salon du livre de Québec, où j’aurai l’immense bonheur de rencontrer les lecteurs. Je serai également en séance de dédicaces aux salons du livre de Longueuil, Trois-Rivières et Gatineau.


Merci infiniment pour ta confiance, et pour jouer le jeu de mes folles questions !
Audrey.


Pour retrouver la chronique du tome 1 de Kiam Tasgall, cliquez ICI


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