vendredi 4 mai 2012

Le commencement d'une guerre : Volet 1






CHAPITRE 1.


Je jette un coup d'œil inquiet autour de moi, relève la tête pour mieux voir ce qu’il se passe, mais à part le silence et l’obscurité rien ne vient troubler mon inquiétude. Malgré le calme la forêt semble très menaçante, aucun bruit d’animaux, aucun son quelconque, pas de mouvement, mon instinct me dicte de prendre mes jambes à mon cou mais elles refusent de me porter, je reste là, attirée par une odeur enivrante, qui, je sais, peut se révéler dangereuse. Mais mon corps refuse d’écouter mon cerveau. Il essait désespérément de m’avertir d’un danger rodant aux alentours.
Quelques secondes plus tard, qui me parurent une éternité, je parviens à distinguer une silhouette. Elle se détache doucement de l’obscurité, je remarque qu’elle se déplace avec une certaine grâce et agilité. Elle avance vers moi,  à mesure qu’elle approche l’ombre devient de plus en plus nette et reconnaissable, puis je la vois clairement: c’estun loup.
Je ne distingue pas sa couleur mais à mesure qu’il m'approche je perçois mieux sa teinte, il est gris avec une épaisse fourrure, il est énorme, jamais je n’ai vu un loup aussi immense. Captivée par cet animal hors du commun, mes yeux sont braqués sur lui, je suis pétrifiée mais je reste là, sans bouger, comme si mes pieds étaient cloués au sol. Il avance d'un pas lent, je suis prise au dépourvus par les sensations qui m’assaillent: augmentation de mon rythme cardiaque, transpiration, faiblesse musculaire, mais aussi un sentiment que je ne connais que trop bien …la peur.
On dit que les émotions nous sont très utiles car elles nous renseignent sur notre état intérieur mais également sur notre environnement, que ce sont des radars pour comprendre l’autre et les situations, des moteurs qui permettent de mobiliser l’énergie nécessaire pour résoudre un problèm. Mais dans mon cas toutes ces émotions ne me sont d'aucune utilité puisque mon corps refuse obstinément de les enregistrer. Je reste là, paralysée sur place, dans un mélange de danger et de fascination.

Étranger à mes troubles intérieur, le loup continue d'avancer vers moi,  il ne s’arrête que lorsqu’il est tout proche.  Malgré la peur j'ordonne à mon corps de ne pas bouger, de toutes façons il est trop tard, j'aurai dû prendre mes jambes à mon cou quand j'en avais l'occasion. J'ai lu quelque-part que les animaux ressentent la peur, ce qui les poussent à attaquer, alors j'essaie de rester calme, mais sa proximité réveille en moi mes instincts les plus répréhensibles, les plus enfouis. Le plus fort est que mon corps se prépare à l’attaque, mon instinct me dit qu’attaquer est le meilleur moyen de me défendre, seulement je reste captivée par cet animal extraordinaire.  Ses yeux me scrutent comme s'ils cherchaient à comprendre quelque chose, comme si cet annimal lisait au plus profond de moi. Comme s'il sondait mon âme.
Pendant une seconde j’hésite à attaquer, ce qui donne l’avantage à mon agresseur il saute sur moi , me plaque au sol, ses prunelles jaunes luisent comme de l’or, il rejette la tête en arrière comme s’il regarde les étoiles et pousse un hurlement qui me glace le sang, me montrant par la même occasion ses crocs menaçants. Il se penche brusquement, il manifeste son hostilité par un grognement mais avant que je ne puisse comprendre ce qu’il m'arrive, il se penche, son museau à quelques centimètres seulement de mon visage. Je tremble comme jamais je n'ai tremblé de ma vie. Soudain avec une brutalité inouïe, il déchire la peau de mon cou et l’arrache sans effort, la douleur est telle que je crie et sursaute de mon lit en sueur.

-Encore ce rêve? murmure une voix dans l'obscurité, la voix glisse sur ma peau comme une caresse.

Avant de paniquer je regarde autour de moi, il fait sombre, je laisse mes yeux habitués à la faible lumière qui s'échappe de la salle de bain.
Je m'assis sur le lit et je reconnais la silhouette d' Alec, il me tourne le dos et s'assoit sur un recoin du lit, je passe une main dans mes cheveux et je pousse un soupir de frustration.

-Bon sang Alec....qu'est ce...qu'est ce que tu fais dans ma chambre?

Il tourne la tête dans ma direction et il me fixe intensément, il a des yeux rouges sang comme le sont ceux de son espèce, pendant un instant je me laisse distraire par la beauté de son visage, une beauté surnaturelle qui n'a rien d'humaine, je me rappelle alors à qui j'ai affaire.
Un vampire.
Il ne fait rien pour paraître humain d'ailleurs, il ne respire ni ne cligne les yeux et reste immobile, une immobilité absolue s'entend. Je sais que l'immobilité est l'une des marques de son espèce mais tout de même, il aurait pu faire un effort.

-Je t'ai entendue gémir dans ton sommeil. Dit -il.

-Il faut savoir frapper avant d'entrer, c'est une marque de savoir vivre qui ne coute pas plus chère. Dis-je en serrant les dents.

-Écoute moi  attentivement Alexandra, le temps presse, tu dois faire tout ce que je te dis sans discuter.

Je baille et m'étire les jambes, je suis encore sous l'influence du sommeil, ce rêve je le fais depuis un bon bout de temps maintenant mais à chaque fois ça me surprend, il est si prégnant , si intense , qu'il m'est facile de le confondre avec la réalité.

-Hein...qu'est ce que tu raconte? Dis je. Laisse moi dormir, je suis fatiguée.

-Écoute, Il doit peut être y avoir deux ou trois gardes dans le château cette nuit, je vais te faire sortir d'ici, dès que tu franchiras la porte..............

-Attends...tu peux répéter?je ne comprends pas....

Cette conversation ne rime à rien, il ne peut pas me faire sortir du château, c'est tout bonnement impossible.

-Tu veux sortir d'ici, oui ou non?

Je ne pense qu'à ça depuis qu'on m'a enfermée dans ce château maudit et je sais aussi que quand les vamps décideront que je n’ai plus d'importance à leurs yeux, ils n'auront plus aucun scrupule pour me garder vivante.

-c'est quoi le plan?

Il sourit, et comme à chaque fois qu'il sourit son visage s'illumine, lui donnant presque l'air vivant. Nous avons tissés des liens étranges, lui et moi, étranges d'autant plus qu'il est l'un de mes geôliers, il est le seul à qui je parle vraiment, " Syndrome de Stockholm, c'est clair" . Les autres vampires du château ne me considèrent tout simplement pas, ça ne me dérange pas, dans la mesure où ils veulent tous ma peau.

-Chut.........

Il pose ses doigts sur ma bouche , je ressens un frisson dû à sa température, sa peau est glacée , encore une marque vampirique.

-Quoi mais .........

-Ta mort est plus proche que tu ne le crois, je vais te faire sortir d'ici. Il murmure cette phrase d'une voix douce et rassurante.

Je retiens ma respiration, ils veulent donc m'éliminer! la fête est finie,  maintenant ils passent aux choses sérieuses. Je ne vois pas comment Alec compte s'y prendre pour me faire évader, le château est très bien protégé, je sais qu'il n 'y a aucun moyen, aucune chance pour moi de sortir d'ici vivante. Sinon je l'aurait déjà trouvée, j'ai d'ailleurs déjà essayé de m'écharper à plusieurs reprises, sans succès.

-Donc c'est fini. 

-J'ai trouvé un moyen de te faire sortir d'ici......

-Oui j'ai compris, tu te répètes là.

Il hésite, je ne l'ai jamais vu hésiter, cela me surprend mais je pense à ma mort prochaine et je réfléchis à la manière d'en finir en beauté, à savoir: "comment m'y prendre pour laisser de sacrés dégâts derrière moi." Mais attends...

-Et pourquoi ferais-tu ça pour moi?

Il détourne le regard et ne répond pas. Dans d’autres circonstances j'aurai pu l'apprécier car il s'est toujours montré respectueux envers moi. Mais c'est lui qui m'a capturée et amenée à ses maîtres, alors côté confiance je suis un peu sceptique. Je lève les yeux au plafond, il m'agace quand il est comme ça.

-Écoute grincheux....

Il tourne vers moi et plonge ses yeux dans les miens.

-Je sais qui tu es...

Impossible, personne ne sait qui je suis, sauf peut être ma famille.

-Non impossible, personne ne sait qui je suis, d'ailleurs moi même j'ai des doutes.

C'est la pure vérité, je ne sais pas exactement ce que je suis et d'ailleurs je ne vois pas pourquoi nous avons cette conversation. Le sujet est hors de contexte, foutu vampire... S'il espère me piéger il se met le doit dans l'œil.

-Je sais très exactement qui tu es et pourquoi tu refuses de nous révêler ta vraie nature, je le sais depuis un certain temps maintenant.

-Si tu sais qui je suis, pourquoi ne mets-tu pas les autres au courant?

Il se rapproche de moi et murmure d'une voix rauque.

-Parce qu'une guerre se prépare, des vampires doivent se sacrifier et je n'en ferai pas parti....il fait une pause et me regarde intensément,  toi non plus.

Il a perdu la tête c'est sûr, une guerre? Bon en même temps c'est fort possible, personne ne me tient au courant ici, après tout je suis qu'une prisonnière mais il vient de retenir mon attention,  je pose la question qui me trotte dans la tête.

-Une guerre? Tu veux dire une guerre entre vampires?

Il hoche là tête, il ouvre la bouche mais aucun son ne sort

-Tiens, tiens.... vous vous entretuez... intéressant, j'espère qu'il y aura beaucoup de morts.

Il secoue la tête et me regarde d'un air sérieux.

-Il y aura surtout des dommages collatéraux et je ne veux pas que tu te retrouves dedans.

Difficile de savoir si ce qu'il dit est vrai , il a toujours eu l'air sérieux, je ne sais pas si je dois lui faire confiance, mais je dois avouer qu'il est ma meilleure chance, si chance il y a, de sortir d'ici vivante.

-Comment et quand?

 Il se lève

-Dans une heure...prépares-toi, je viens te chercher, tu n'auras qu'à me suivre.

-Admettons que tu réussisses à me faire sortir d'ici, ils sauront que c'est toi, que...

-Ne te préoccupe pas de cela. Dit il d'un ton sans appel

Je remarque pour la première fois depuis qu'il est entré dans la chambre qu'il a l'air épuisé, abattu, je ne comprends pas, les vampires ont toujours l'air parfait dans toutes les circonstances, des vraies statues vivantes , ça m'effraie.

-Qu'est-ce que qui se passe Alec?

Il me tourne le dos et s’apprête à partir mais
Je saisi son bras, il se retourne et pose ses yeux sur  ma main puis remonte sur mon visage. Là je vois tout ce que je ne veux pas voir.......de l'affection, il me dévore des yeux, son regard déborde de désir , je détourne les yeux et fixe mon lit, au fond de moi j'ai toujours su qu'il me trouvait à son goût, sans jeu de mot, cela dit, c'est  juste que j'ignorais à quel point.
Ça m'apprendra ...

-Sois prête dans une heure. Lâche-t-il avant de sortir comme un courant d'air

Je bondis hors de mon lit, allume la lumière et je cours chercher mes vêtements, je m'habille précipitamment,  un jeans et un T-shirt feront l'affaire. Je prends aussi mon sac à dos , je fourres dedans ma brosse a dent, quelques vêtements, j'entre dans la salle de bain pour éteindre la lumière et je surprends mon reflet dans le miroir, je n’ai pas  changer depuis mon arrivée ici, toujours la même couleur de cheveux, blond pâle, presque blanc , des yeux bleus saphir étincellents, voilà d'où  viennent un des mes problèmes, les humains n'ont pas les yeux  qui brillent comme les phares d'une voiture. Du haut de mon mètre soixante, je m'étire enfin de saisir ma veste perchée sur la porte de la salle de bain.

Assise sur mon lit je me demande  pourquoi attendre une heure, quelle stratégie a-t-il mis au point pour me faire évader? mais pour l'instant tout ce qui me préoccupe c'est de sortir d'ici, mes questions attendront. Je sens mon sang bouillir dans mes veines, je suis excitée, enfin je peux sortir de cet enfer, les volturis ne m'ont pas maltraitée physiquement, il ne fallait pas abimer le jouet  du maître.
Voilà maintenant deux ans qu'ils me retiennent prisonnière, deux ans que je n’ai pas vu le levé du soleil, deux ans de harcellement moral, deux ans qu'ils me ressassent les mêmes questions: Qui es-tu? D'où viens-tu ? Quel pouvoir possèdes-tu?
Le clan Volturis est une famille composée de puissants vampires, elle est considérée comme une sorte de famille royale pour la population vampirique. A sa tête Aro,  The King , l'empereur des enfoirés, à ses côtés nous avons Marcus, et Caïus.
Ils se sont auto-attribué la mission de veiller internationalement à ce que les humains ignorent que les vampires existent réellement. A travers le temps ils se sont constitués une garde invincible, flanquée de vampires aux dons les plus extraordinaires du monde, avec qui personne ne peut rivaliser. Bref les volturis jouent les gendarmes dans le monde vampirique.
S'ils m'ont gardé en vie, c'est uniquement pour obtenir des réponses à leurs questions, bien entendu je n'ai répondu à aucune, je leur ai dis depuis le premier jour que je ne parlerai pas en tordant mon majeur de façon à ce qu'ils comprennent où je voulais en venir. Mon père aurait sourit de toutes ses dents en me voyant faire.
"comme il me manque".
Une heure plus tard quelqu'un frappe à ma porte, je me demande pourquoi il prend cette peine. Il y a à juste quelques minutes Alec s'est permis de pénétrer dans ma chambre sans prendre la peine de demander mon avis, j'ouvre la porte.  Il se tient devant la porte toujours avec cet air épuisé, mais ses joues sont légèrement roses, il parait encore plus beau qu'il ne l'était il y a une heure. Ses yeux sont d'un rouge rubis éclatant, je sais d'où proviennent tous ces changements et ça me donne envie de vomir, il ne dit rien mais il me regarde comme si  c'est  la dernière fois qu'il me voit, c'est peut être le cas.

-Mon chaperon rouge...ha vous voilà!!! 

-Je crains que  tes références à la culture populaire ne m'échappent totalement.

-Ben voyons....Oh que c'est bête.

Alec est totalement allergique à l'humour, mais moi j'en ai besoin pour contenir ma peur, même si c'est de l'humour noir, c'est toujours bon à prendre dans de telles circonstances.

-Prends ça... "il me tend un petit sac à main, un cabas noir, je lève un sourcil comme pour l'interroger mais il  tourne déjà les talons prêt à partir" suis moi, et ne dis rien. "il prononce ses mots dans un souffle".

Je sors de la chambre, il fait sombre je laisse mes yeux s'habituer dans l'obscurité, lui voit parfaitement, ses yeux luisent dans le noir comme ceux d'un chat. Bien que je possède des yeux hors du commun moi aussi, ma vision ne dépasse pas celle d'un humain.
Je suis morte de trouille, je ravale ma salive et marche à ses côtés, il ne fait aucun bruit mais, s'il y a des vampires dans le château, ils peuvent nous sentir.  Nous nous dirigeons vers la grande salle , nous prenons le couloir de droite dépassant les appartements réservés aux hôtes. Je constate que quelque-chose ne va pas, ce n'est pas le bon chemin pour sortir de ce labyrinthe, puis  nous prenons à gauche, les somptueux escaliers de marbre se dévoilent devant nous, ces escaliers mènent vers la porte de sortie. Je pousse un soupir de soulagement, mais Alec continue tout droit, je me rends comptes que nous nous dirigeons vers le grand salon, au lieu de prendre la direction qui mène vers la sortie. Il la contourne , le chemin que nous empruntons ne mène toujours pas vers l'extérieur, "il se dirige vers les appartements des volturis me dis-je affolée"  je m'arrête et chuchote.

-La sortie est par là, Einstein? En montrant du doigt la direction opposée

-Ah vraiment qu'en sais-tu? répond-il  d'un ton agacé

-Je suis enfermée dans cet asile de fous depuis deux longues années, "Il glousse, je lève les yeux au ciel" .. j'ai essayé de m'échapper à plusieurs reprises, alors ne....

-Il te faut absolument avoir le mot de la fin n'est-ce pas?

-Écoute moi bien monsieur, je reste Zen dans toutes les circonstances...

Tout à coup, il s'arrête net, comme je suis juste derrière lui, je manque de le heurter de plein fouet. Il regarde à gauche puis à droite, ses sens sont aux aguets, les miens aussi, mais contrairement à lui, je ne sens ni ne vois rien. Une boule se forme dans mon ventre, Alec reste silencieux et fixe un point devant lui, je l'imite en me demandant ce qui retient autant son attention. Quelques secondes plus tard, malgré l'obscurité je distingue une ombre près de la porte en face de nous. Elle se détache de l'obscurité et enfin Aro sort de l'ombre où il était tapi, la lumière s'allume. Je le voit enfin, devant une cheminée à bois,  un verre à la main deux gardes se tiennent à ses côté, Félix à sa gauche et Démétri à sa droite , soit "Caribe à sa gauche et sylla à sa droite"  formant ainsi un rempart contre ses ennemis. Quatre autres  vampires nous encerclent, tous nous observent, leurs visages sont cachés sous les capuchons.
c'est un cauchemars.
Inutile de me faire des idées, mon évasion est de l'histoire ancienne, mon sang se glace, je sens mon corps me lâcher.
c'est la fin.
Je me tourne vers  Alec , son visage n’est plus qu’un masque d'impassibilité, il est déformé par la peur, le voir ainsi vulnérable ne présage rien de bon.
Aro fait un pas lent en notre direction, il sourit, peut être pour nous montrer ses dents blanches dignes d'un acteur de cinéma, allez savoir.

-Alec..............."sa voix est comme chargée de regrets, il  se tourne vers moi et un petit sourire nait sur ses lèvres " Merci d'avoir le bon sens de vous montrez effrayée Alexandra.

Je déglutis et tremble de peur, il pose son verre sur la cheminée, rit, son rire me transperce les côtes, il secoue la tête et fixe Alec d'un air mauvais.

-Tu n'était qu'un enfant quand je t'ai pris sous mon aile. lui dit-il d'un ton froid.

-Tu m'a pris sous ton aile comme un fils mais je refuse de suivre ton exemple. Réplique Alec sur un même ton.

Je les regarde l'un après l'autre, me demandant où ce petit jeu allait nous mener, Aro parcours quelques centimètres qui le sépare de nous , incline la tête et écarte les mains comme s'il acceptait une offrande.

-Pourtant tu es là, fort, immortel, toi et ta sœur vous ne connaîtrez jamais la mort et comment me remercies-tu? Par une trahison.

Alec secoue la tête, l'air nerveux.

-Non c'est toi qui nous a trahi, tu a trahi toute notre race.

-Non tu te trompes , si les humains venaient à découvrir notre existence, ils nous traqueraient comme des animaux et avec l'aide des chasseurs......... "il s'interrompt et fronce les sourcils" ils peuvent nous anéantir, nous réduire en poussière. Plaide-t-il

les chasseurs? Mais de qui parle-t-il? Je ne comprends rien.

-Cela ne te donne pas le droit de faire ce que tu as fait. Rétorque Alec.

Je ne comprends rien à ce charabia , Alec m'a dit qu'une guerre se préparait, j'en ai conclu que cette guerre opposait les vampires entre eux, en aucun cas n’'ai-je pensé qu'elle pouvait inclure les humains. Je ne vois pas comment les humains pourraient combattre les vampires, les vampires sont forts, rapides, puissants, aucun humain ne pourrait avoir le dessus face à un vampire. Le ton condescendant d'Aro me sort de ma torpeur.

-Oh que si.. j'ai tous les droits, c'est pour ça que je suis ici, pour assoir mon autorité sur les vampires et nous amener à la prospérité.

-Je ne veux pas être impliqué dans tes conspirations.

Aro fait mine d'ajuster ses manches, il est habillé tel un mannequin de mode, un costume chic à dix mille dollars probablement.
Il s'approche de moi, d'un pas lent, il me tourne autour, puis se penche et approche lentement son visage du mien tel un prédateur près à mordre. J'ai trop peur pour bouger ne serait-ce qu'un membre. Une sueur froide me traverse la colonne vertébrale, je sens mon rythme cardiaque s'accélérer, un long frisson tiède se promène dans mon dos. Je tremble et respire la peur, je jette un coup d'œil à Alec, il est immobile mais sa bouche est crispée. Aro me détaille de la tête au pieds, comme si je n’étais qu'une vulgaire mouche, je retiens ma respiration. Je ne comprends pas ce qu’il se passe, leur histoire de guerre et de trahison me dépasse totalement, mais une chose est sûre, Aro n'a plus besoin de moi. J'ai sans doute épuisé son quota de tolérance, je fais souvent cet effet aux gens.
Alors que je vois ma mort approcher, il tend lentement sa main vers mon visage et saisit mon menton, me tourne lentement la tête de façon à ce qu'Alec me voit sous son emprise. Celui-ci nous jette un rapide coup d'œil, nerveux.
D'une voix suave il déclare.

-La guerre de Troie fut provoquée par une femme, ce fut l'une des plus grandes batailles, de mémoire d'hommes, "il s'autorise une pause théâtrale, regarde l'assemblée et enfin continue sa litanie"  il me semble que pour bien des religions, la femme symbolise la déchéance de l'humanité, je trouve que cette analogie est on ne peut plus intéressante, parce qu'elle illustre parfaitement à quel point une femme peut être dangereuse. "il regarde Alec et lâche enfin mon menton mais se tient toujours près de moi"

-Est-ce pour elle qui tu fait tout cela?

Ce n'est pas une question et sans attendre la réponse d'Alec, il se penche vers mon oreille droite et murmure d'une voix suave, presque chaleureuse.

-J'ai une requête.........et j'espère que tu coopéreras...

Malgré la peur, je trouves le courage de le regarder en face. Mon père  aurait été fière de moi s'il me voyait en cet instant. Son regard me transperce, il sourit car il sait que j'ai peur, son regard me brule mais je ne cille pas, je le fixe droit dans les yeux.
Je parle d'une voix claire et précise .

-Je vous écoute.

Il s'esclaffe joyeusement et tape dans ses mains, comme un gosse devant un spectacle de clowns, "ne cherchez pas plus loin "le clown ici, c'est moi " ..on pourrait presque le prendre pour un ange avec sa voix gutturale, sa peau pâle, ses longs cheveux blonds, son visage parfait sans défaut. Mais en faisant abstraction de ses yeux rouges qui lui donnent l'air d'un suppôt de satan.

-Vous pouvez partir, je vous laisse.........libre, à condition que vous me disiez ce que vous êtes........ Maintenant!

-Me laisser partir...."je hoche la tête et déglutis" vous pensez réellement me faire avaler ça?

-Pourquoi pas.........je suis votre seule chance de sortir d'ici vivante.

Je fais mine de réfléchir , Aro me regarde sans se départir de son petit sourire arrogant.
            
-C'est une proposition très intéressante je l'avoue........... mais voyez-vous je vous fais confiance comme je ferai confiance à un cobra.

Il éclate de rire et rejette sa tête en arrière,  lorsque ses yeux reviennent me fixer, je sens une goutte de sueur descendre le long de ma nuque , comme dans les dessins animés manga.

-ça change tout alors...je n'ai donc plus besoin de vous garder vivant tout les deux,"il regarde Alec par dessus mon épaule et puis baisse les yeux sur moi, je sens les larmes couler sur mes joues"  Une double exécution devrait être un avertissement assez clair pour tout ceux qui osent défier mon autorité.

Il me tourne le dos et repars vers la cheminée où nous l'avons aperçu à notre arrivée et déclare.


-Aujourd'hui, deux vies s'achèvent mais une autre commence....

Il tourne la tête vers sa gauche et tend sa main comme s'il invite quelqu'un à le rejoindre:

-Venez ma chère....

En une fraction de seconde, je vois Jane apparaître à ses côtés, j'ai un choc, je suis stupéfaite, Jane est la sœur jumelle d'Alec, ils se ressemblent comme deux gouttes d'eaux. Je regarde Alec et je vois qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même, Jane l'a trahi. De toutes les personnes présentes dans cette pièce, jamais je n'aurais imaginé Jane jouer le rôle d'une traitresse.
Aro sourit d'un air satisfait, Jane me regarde et puis tourne la tête vers son frère.

-Toi? Dis-je abasourdie.

Elle me regarde et sourit de toutes ses dents.

-Tu n'es qu'une sale vermine. Dis-je.

-Nos problèmes ne te concernent en rien.

-Traitresse.

Alec qui n'a pas dit un mot depuis une éternité, semble retrouver ses esprits et ouvre enfin la bouche.

-comment oses-tu? Gronde-t-il

-Si, j'ai aidé Aro à prendre le pouvoir c'est pour assurer la survie de notre espèce. Se défend Jane.
-Il va tous nous détruire, ne comprends donc tu pas?

L'air agacé , Aro avance vers Alec.

-Laisse donc ta sœur en paix, tu as toi-même causé ta perte. "Il se penche vers Alec et dit d'un ton glacé dont lui seul semble connaitre la recette:" dis-moi on t'a vu discuter avec l'ennemi.............

-Avant c'était tes amis, ta famille........."le coupe Alec"

Aro recule d'un pas et lui pointe du doigt

-Si je t'ai laissé faire c'est parce que je pensais que tu retrouverai la raison, que tu comblerai le fossé qu'il y a entre nous.

-le fossé...."crache Alec d'un ton dédaigneux" tu as tué la femme de ton ami qui se trouve être ta sœur.

Un silence lourd tombe dans la pièce, les visages des gardes reste stoïques, j'en déduis qu'ils sont déjà au courant et soutiennent Aro . Dans la chambre, j'ai pensé qu'en parlant d'une guerre entre Vampires, Alec voulait dire une guerre entre Vampires du monde entier, mais j'apprends maintenant que les volturis sont divisés en deux clans. C'est une guerre interne mais je ne vois toujours pas ce que viennent faire les humains dans toute cette histoire.

-Tu m'accuses d'un meurtre que je n'ai pas commis, bientôt......."il balaye d'un geste de la main comme s'il chasse une mouche". ...peu importe , j'admire ta bravoure mais, en me défiant, tu ne m'as pas laissé le choix.

-Notre devoir était de te protéger, pas de flatter ton ego. Dit Alec avec dédain.

-Voilà les paroles d'un homme qui ne connait rien à la politique.

Il dit ces derniers mots d'une voix réconfortante et affectueuse. L'espace d'une seconde j'ai cru qu'il allait nous relâcher.
Il tend sa main droite et je vois un vampire aux épaules larges venir y déposer une épée. Tout se passa tellement vite que je n'ai même pas vu le vampire se déplacer.

-A genou! "cri Aro d'une voix venimeuse, en voyant qu'Alec n'obéit pas. Un des gardes le prend par les épaules et l'oblige de se mettre à genou ". Comme je suis d'humeur généreuse je te laisse le choix, Donne moi les noms des conspirateurs humains avec qui tu as œuvré et l'endroit où ils se cachent et peut être que je te laisserais en vie.
Alec le soutient du regard, l'espace d' un instant je cru qu'il allait tout dire. Mais aucun son ne sort de sa bouche.

-Je vois... Il ne faudra pas longtemps avant qu'on les retrouve, mais toi....

Il ne fini pas sa phrase car Alec le coupe.

-Tue moi si tu veux, mais laisse la vivre.

-Cela ne dépend pas de moi. Répond Aro d'un ton posé.

Alec sait qu'il va mourir, il ne résiste pas, je le trouve très courageux, malgré le danger, il a quand même tenu à m'aider, ses yeux s'emplissent de larmes.

-Je suis désolé Alexandra.

-NON ...arrêtez je vous en supplie.

Je sens mes joues devenir humides, je ne veux pas le voir mourir, il voulait m'aider et voilà ce qu'il récolte.
C’est alors qu'Aro lève l'épée , la place sous la gorge d'Alec et déclare solennellement.

-Quand il s'agit d’offenser un homme, il faut le faire de telle manière qu'on ne puisse redouter sa vengeance.

Je dois le reconnaître, il a le sens de la repartie le salaud mais pour l'instant il faut que je me sorte de là, je ne peux plus rien pour Alec. Son sort vient d'être scellé, je ne fais pas le poids contre les vampires. A elle seule Jane peut me réduire en poussière. Alec a prit un énorme risque en voulant m'aider, je suis sûre qu'il n'aurait jamais voulu que je meure avec lui. Je jette un rapide coup d'œil autour de moi, ils sont tous concentrés sur la scène qui se déroule devant eux. Je sais que les vampires se laissent distraire facilement. La voie est libre derrière moi mais je ne suis pas certaine qu'il n'y ait personne qui rode aux alentours. Je dois tout de même tenter ma chance. Je recule d'un pas, puis d’un autre. Tout à coup le toit du château se brise, des éclats de verre et des morceaux de bois s'éparpillent par terre manquant de me blesser. Des hommes habillés tout en noir traversent le toit du château et bondissent comme des chats sur le sol, ils dégagent une telle énergie que j'ai cru pouvoir la toucher et en faire une boule, ils sont nombreux, tous armé des sabres et des gadgets que je ne peux identifier, les Gardes d'Aro se sont déjà préparés à attaquer, l'étonnement passé, je me souviens qu'il a une minute à peine je me préparais à battre en retraire,  je ne sais pas qui sont ces hommes et sincèrement je ne veux pas le savoir, tout ce que je sais ,  c'est que pour moi c'est l'ouverture idéale, un moyen très efficace de sortir d'ici vivante, pendant qu'ils s'entretuent, je pourrais de mon côté fuir tranquillement.
Ni vu, ni connu.
Comme s'il avait lu dans mes pensées, j'entends Alec crier.

-ALEX...SAUVE-TOI!

Au même moment Aro tranche sa tête, elle tombe et roule par terre dans un fracas effrayant .
Je reste tétanisée par cette scène horrible, quelques secondes passent avant que je prenne conscience de l'urgence de la situation.
"je dois partir immédiatement si je veux rester en vie."
Je cours comme si j'ai le diable aux fesses, j'ouvre la porte principale d'un coup de pied, elle craque en faisant un bruit sec, derrière moi j'entends des bruits de sabres qui s'entrechoquent, je descends les escaliers en un éclair, pressée de quitter le château. Je traverse la pelouse de la cour et jette un coup d'œil derrière moi pour m'assurer que personne ne me poursuit. Mais la nuit semble lourde  et bizarrement calme à l'extérieur du château, comme si ce qui se passe à l'intérieur se déroule dans une autre dimension. Je ne distingue rien d'autre que la lumière qui traverse les fenêtres protégées par d'épais barreaux, en quelques secondes seulement , je franchis la grille lourde et bardée de fer.
Ma respiration est courte et précipitée.
Essoufflée
Haletante.
Ma poitrine est oppressée, mais je savoure le goût de la liberté.
Je respire.
Enfin libre.

A quelques kilomètres du château....
J'inspire , je savoure l'air frais, je suis tellement heureuse d'être en vie et sortie de ma prison que je ne sens pas quelqu'un s'approcher
KRARCC!!!!!
Une vive douleur me traverse le crâne, m'envoie tête la première au sol, je sens mon corps me lâcher. Mais avant de comprendre ce qu’il m'arrive, une silhouette sombre  apparait devant mes yeux. Elle me soulève,  je ne saurai dire si c'est une femme ou un homme, un vampire ou un humain. Alors que je la fixe de mes yeux mi-clos , ma tête s'alourdie et mes paupières se referment puis je sombre dans le noir.
















CHAPITRE 2.




J'ouvre les yeux et bas des paupières, je le regrette aussitôt car la douleur manque de me faire évanouir. Je ne sais pas où je me trouve mais la mémoire me revient peu à peu, quelqu'un ou quelque chose m'a frappé avec une telle force que j'ai perdu connaissance. Je fais un rapide examen neurologique dans ma petite tête, "pas de blessure grave"  heureuse de constater que je ne fais pas une commotion cérébrale , quoi que....Je jette un coup d'œil circulaire autour de moi la pièce où je me trouve est plongée dans le noir, il n'y a pas de fenêtre, il fait froid et humide, l'air est saturé de poussière, l'odeur est légèrement écœurante, ça sent l'œuf pourri?  Ce qui est sûr c’est que je ne suis plus au château, j'ai réussi à en sortir, pour finalement me retrouver kidnappée pour la deuxième fois. "Que voulez vous, je les attire."
Une boule se forme dans mon ventre.
Pas de panique .
Trop tard  ma respiration s'accélère, j'ai peur d'étouffer, j'essaie de bouger mes membres mais je constate que je suis attachée à une chaise, je n'arrive ni à bouger mes bras ni mes jambes. Je suis retenue par une chaine métallique, mon geôlier y est allé un peu fort. Il n’est peut être pas au courant, mais jamais je n'aurai été capable de me détacher avec une simple corde alors une chaine métallique..

Soudain, j'entends une porte grincer , une petite lumière s'échappant probablement du couloir parvient jusqu'à moi. Quelques secondes passent puis j'entends les bruits de pas...quelqu'un qui descend les escaliers "je suis dans une cave..super"  . Une silhouette se détache de l'ombre et se place devant moi, la silhouette est immense, elle a forme humaine.
un homme.
Je ne peux pas le voir clairement mais sa façon de se tenir dégage une assurance arrogante et menaçante, quoi qu'il en soit l'homme semble me détailler de la tête au pieds. Il ne dit rien. Je ne le sens même pas respirer, mais je sais, de façon certaine, que ce n'est pas un vampire, je peux les sentir à des kilomètres.
Il m'observe mais ne bouge pas. Je décide alors d'ouvrir les hostilités.

-Si vous voulez me faire peur c'est gagné, allons droit au but, qu'est ce que vous me voulez?

-Qui es-tu?

Le son de sa voix me fait brusquement lever la tête, il a une voix chaude et puissante, légèrement rauque et presque caressante. Grâce à sa voix  je sais  immédiatement  que mon geôlier est beaucoup plus jeune que je ne le pensais, je ne sais pas pourquoi mais je  l'imaginais plus vieux.

-Faites la queue comme les autres.

Je ne peux toujours pas le voir mais le son de sa voix  m'apprend qu'il est sur le point de laisser libre cours à son agressivité naturelle , quand il me répond la colère dans sa voix est plus que palpable.

-Je n'hésiterai pas à employer la manière forte.

Je me cale dans ma chaise, comme si je ne l'étais déjà pas assez.

-Vous me détachez et je répondrai à toutes vos questions, cher monsieur l'invisible.

Il fait un pas dans ma direction, je retiens mon souffle, je ne veux surtout pas voir son visage, de peur qu'il me tue.
Je regarde trop les séries télé, je l'avoue.

-Non non ne vous approchez pas....Restez où vous êtes,....Limitons les dégâts voulez-vous!

Un son bizarre sort de sa bouche, je crois bien que je viens de le mettre  en colère mais il ne bouge pas.
Bien.
-Tu risques ta vie en me parlant ainsi mais...c'est peut-être la mort que tu cherches après tout. " il prononce cette phrase d'une voix douce comme celle que l’on emploie pour parler  à un enfant.".

Soudain, sans que je m'y attende il s'approche de moi, je ne l'ai pas vu se déplacer, je ferme précipitamment les yeux.
Perturbée.
Je le sens s'accroupir face à moi, les yeux toujours fermés, je le sens respirer ou plutôt aspirer comme s'il veux aspirer mon odeur. Je serre les dents. Je ne veux pas voir son visage, mais la curieuse qui est en moi veut voir le visage de son ravisseur. Une éternité plus tard, j'ouvre enfin les paupières, nos yeux se rencontrent et je comprends, à cet instant précis, que ma vie vient de basculer.

Une Lumière
Chaude, intense, vibrante me traverse le corps , elle m'aveugle. J'essaie tant bien que mal de voir à travers, mais c'est comme essayer de fixer le soleil. Quelques secondes passent et enfin des images apparaissent sous mes yeux. C'est comme si j'étais dans un rêve, sauf que dans les rêves ordinaires on est spectateur, on se voit faire des choses, par exemple on se voit courir pour échapper à quelque chose d'horrible ou encore on se voit assister à un match de foot. Là, c'est presque réel, ça reste néanmoins un rêve, on est un simple spectateur pas un acteur. Ici, c'est différent, je me trouve belle et bien dans mon corps , je sens la douceur de draps de soie sur ma peau, l'odeur  du jasmin qui enveloppe la pièce, je ferme les yeux pour savourer cette douce senteur...
Quand j'ouvre les yeux je constate qu'il me tourne le dos, il dort paisiblement, je passe doucement mes doigts sur sa poitrine musclée pour m'assurer qu'il est bien réel, ses muscles bandent sous mes doigts. Doucement pour ne pas le réveiller, je sors du lit et m'aperçois que je suis entièrement nue. La fraicheur matinale m'arrache un frisson, je tire sur la couverture, je l'enroule sur moi de façon à me couvrir et m'approche de la porte fenêtre grandement ouverte. c'est l'aube, le soleil vient à peine de se lever, la faible lumière qui pénètre dans la chambre lui donne une lueur presque irréelle, comme si je me trouvais dans l'un des tableaux de Van Gogh. L'air frais du matin me fait du bien, j'inspire et prends un grand bol d'oxygène, je frissonne mais pas à cause du vent, cette fois, plutôt à cause de cette nuit passée dans ses bras. Je me souviens de tout, de sa bouche sur mon corps, de ses caresses, de sa façon de me toucher, comme si j'étais la chose la plus précieuse au monde. Des mots  doux qu'il murmurait dans mes oreilles, "je t'aime, je t'aime a en perdre la raison " , de ses gémissements rauques...
Sans avoir entendu le moindre bruit, je tressaille en sentant ses mains me serrer la taille et m'attirer contre lui Son corps est chaud et dur, je rejette ma tête en arrière et ferme les yeux. Son odeur m'enivre et me rappelle cette merveilleuse nuit que nous venons  de passer. Il ressert son étreinte et plonge son nez dans mes cheveux, puis ses lèvres descendent le long de mon cou, je frissonne de plaisir. Il remonte vers mon oreille et la mord, je ne peux plus me retenir, je pousse un gémissement, tout ce que je veux c'est  recommencer... Alors je me retourne, il me domine de sa haute taille  impressionnante, j'attrape une poignée de ses cheveux et approche sa bouche de la mienne, il m'embrasse avec empressement, son baiser est doux, lent, presque fiévreux. Il introduit doucement sa langue dans ma bouche, me lèche, aspire, je l'entends pousser un long gémissement de plaisir, un désir intense m'incendie, j' ouvre plus grandement ma bouche pour mieux le goûter. Il replonge profondément sa langue en moi et s'empare dela mienne, la suce violemment. Incapable de me contrôler d'avantage , je cambre mes hanches contre les siennes pour sentir son érection, son membre viril enflé bouge contre mon ventre. Il me pousse rudement contre le mur et tire doucement sur la couverture,  la laissant ainsi glisser le long de mon corps, il glisse une main entre mes jambes et  la remonte paresseusement le long de ma cuisse, effleure lentement mon intimité. Mes jambes flageolent quand il murmure d'une voix rauque et déformée par le désir:

-Tu me veux encore ?

Il glisse ses mains sous mes fesses, me soulève et me pose sur ses hanches, alors notre baiser prend une autre tournure,

-Je...j'ai l'impression d'être en vie uniquement lorsque tu es en moi

-Tu m'aimes?

Je mord sa lèvre inférieure, un grognement rauque s'échappe de sa bouche et ses prunelles changent de couleur , elles deviennent jaunes, étincellent, brillantes de désir. cela aurait dû m'impressionner mais au lieu de ça, un petit sourire taquin se dessine sur mes lèvres et je m'empare des siennes presque durement. Je le vois perdre peu à peu le contrôle, d'une voix haletante et méconnaissable il grogne,

-Dis-le!

-Je t'aime tellement...

-Encore...

-Je t'aime.

-encore..

-Je...

Je n'en peux plus, je le veux en moi. Nos regards s'accrochent, je sais immédiatement qu'il lit en moi comme dans une boule de cristale. Ses mains toujours sur mes hanches, ses yeux jaunes étincelent d'une lueur intense. Je tends les bras  vers le bas puis j'enroule mes doigts sur son sexe dur et épais , le caresse... Il ferme les yeux et serre les dents, j'ôte ma bouche de la sienne et chuchote dans son oreille: " je t'en supplie."
il m'obéie et ...glisse en moi avec une lenteur  déconcertante. Je retiens violemment ma respiration.
L'amour et le désir que je ressens est si intense, si fort, que ça me fait peur...
Plus tard, beaucoup plus tard,  quand il libère sa semence tout doucement, il met fin à notre baiser, tout mon corps proteste lorsque nos bouches se séparent.
D'une voix chaude et caressante , il murmure dans mon oreille.

-Je croyais avoir plus de temps.

Je plonge mes yeux dans les siens, redevenus verts, et une seule pensée s'inscrit violemment dans mon esprit: "la flamme qui illumine mon âme."

Le souffle coupé, haletante, je reviens à la réalité, c'est comme faire un bond d'un monde à l'autre, mon cœur a un raté, celui que je viens de voir dans ce rêve est juste devant moi en train de me fixer. Mon cœur s'emballe violemment sous l'effet du choc. Je sens un frisson enivrant parcourir tout mon corps. Même sorti du rêve, il me fait encore de l'effet. Je sens encore vibrer en moi ce désir violent, primaire, qui me consume.
Impossible.
Il est magnifique, des grands yeux verts, des épaules larges et solides, une masse de cheveux bruns, bouclés lui tombe sur les épaules. Des lèvres pleines d'une sensualité indécente, sa peau de miel me fait presque saliver. Il est vêtu uniquement d'un jeans. Pas de T-shirt, ni de chaussures, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi beau ou plutôt si... Les vampires sont sublimes, mais je sais d'où vient cette beauté, rien de naturel. Mais cet homme devant moi est vivant, le plus séduisant des êtres vivants qu'il m'ai jamais été donné de voir. Soudain rien d'autre ne compte que ses yeux, j'ai l'étrange sentiment de n'exister que par lui.
Il a un côté dangereux et sombre qui m'attire. Inexorablement.
Je suis tellement concentrée sur mes émotions que j'aurai pu passer à côté de la sienne. Il m'observe avec une curiosité non feinte, c'est comme s'il voyait.. pour la première fois...
Impossible de le quitter des yeux, je déglutis et essaie de reprendre mes esprits. En le regardant j'ai l'impression de déjà le connaître.

-C'est ...c'était quoi ça?

Il sursaute comme s'il vient de se réveiller d'un rêve prégnant, lui aussi a l'air troublé. Je comprends alors que nous venons de vivre la même expérience, "comment est- ce possible?" . Il passe une main sur son visage peut-être pour effacer l'instant intense que nous venons de passer. Cela m'agace, cependant, je ne saurais dire  pourquoi. Tout d'un coup, quelqu'un ouvre brusquement la porte , sans me laisser le temps de poser la question qui me perturbe. Deux autres géants pénètrent dans la pièce et se tiennent face au beau brun. Ils font presque tous les trois la même taille. L'un d'eux à des cheveux rasés, de larges épaules, une musculature impressionnante , l'autre est châtain clair, un  peu plus menu par rapport aux deux autres. Ils sont très séduisants tous les deux, ils auraient pu passer pour the village people habillés en cuir de la tête au pieds mais rien. Trop virils peut être..
Tête rasée plisse les yeux et fixe beau brun d'un air inquiet.

-Jason qu'est-ce qui se passe ici? Tu vas bien?

Il s' appelle donc Jason, c'est toujours bien de connaître le nom de son ravisseur enfin de son amant, ou... peu importe ce qu'il est.
Jason se lève et passe une main sur son visage, il parle d'une voix tremblante.

-Je...je vais bien, il faut que...que je sorte d'ici.

Il sort à grandes enjambées. Abasourdis ses deux collègues se concertent du regard, le blond avance vers moi, il a les yeux bleus, un visage quasi parfait.

"Ils sont tous beaux, des femmes se bousculeraient pour être à ma place.  D'abord kidnappée par des vampires aux visages parfaits, ensuite par des fous adeptes de magie, très séduisants. Me dis-je ironiquement. Non vraiment, j'ai de la chance, c'est presque le paradis ma vie, en tout cas, ça aurait pu l'être si au moins on prenait la peine de demander mon avis avant de me kidnapper bien entendu".
Perdue dans mes pensées , je ne vois pas le blond me dévisager, sa veste en cuire met ses épaules en valeur , il se tient droit devant moi, ses longues jambes écartées,  les bras derrière le dos, l'espace d'une seconde j'ai cru voir une lueur sombre passer dans ses yeux. Il claque  ses  doigts devant mon visage pour retenir mon attention je présume, Je retiens une grimace.

-Allo.... ça se passe par ici.....

Je gémie de frustration, ce crétin pense que je suis à l'ouest , c'est peut être le cas, vue l'expérience que je viens de vivre. Je n’en reviens toujours pas, c'était de la magie , je le sais , j’ai baigné dedans durant toute mon enfance.

-Je constate que les méthodes d'interrogatoire de mon frère n'ont donné aucun résultat.

Son frère? Ils ne se ressemblent absolument pas, ils sont comme le jour et la nuit, l'été et  l'hiver, mais il pourrait être son frère adoptif , pourquoi pas après tout.

-Allô Houston, ici la terre...

Il commence réellement à m'agacer.

-Et si on arrêtait cette comédie....je suis sûre que vous trouvez tout cela très amusant, mais moi ça ne me fait pas marrer du tout. Pourquoi suis-je ici?

Il jette un coup d'œil derrière lui et sans même parler, lui et son compagnon sourient à l'unisson. Je vois le calme l'abandonner petit à petit. Son visage qui souriait il y a, à peine quelques secondes, se transforme en colère. Il est en train de perdre son sang froid. Il ramène ses mains devant lui et je contacte qu'il tient dans sa main droite un couteau, il avance vers moi , d'un pas lent tel un prédateur. Sa démarche est presque féline, il jongle avec le couteau et enfin s'accroupit devant moi. Il fait descendre lentement le couteau le long de mon visage, comme s'il me caressait, il s'arrête sur ma joue , la froideur de la lame sur ma peau me picote et me fait sursauter.

-Toute cette cérémonie rien que pour moi...je suis honorée, vraiment flattée.

-Nous voulons des réponses et tu vas nous faire le plaisir de nous éclairer... Quelle créature es-tu donc?

Il prononce cette phrase d'un ton tellement calme, comme s'il me parlait de la pluie et du beau temps. C'est encore plus effrayant que s'il l’avait prononcé sur  un ton menaçant, il parait calme mais je sais qu'intérieurement il bouillonne, tel un volcan.

Il ne faut surtout pas le contrarier

-Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

Raté...

-Je vais compter jusqu'à trois et puis je t'enfonce ça dans le crane. "Il pratique une petite incision sur ma joue, le sang coule près de ma bouche."
Je panique...
 La peur que je ressens me noue la gorge , je m'efforce de rester calme mais en vain. Les Volturis ne m'ont jamais maltraitée, ils auraient pu me garder pendant des années sans me toucher. Pourtant, le temps ne manquait pas, ils sont immortels. Mais celui que j'ai devant moi n'a pas de patience, juste en le regardant, je sens son hostilité, son mépris à mon égard , il n'hésiterait pas une seconde à me taillader comme un porc, je tremble et bégaye............

-Je m'appelle Ale ..xandra ....Alexandra Mccoy , je viens d'avoir 18ans. J'ai grandi dans le Maine, papa....mon père s'appelle Ben Mccoy , il est professeur ...prof d'histoire et ma mère s'appelle  Catherine....Catherine Mccoy, j'ai un frère ..Brian . J'ai été adoptée,  ma mère biologique est morte en me mettant au monde , mes parents l'ont trouvée gisant sur le trottoir, mordue par un vampire. Je ne sais rien d'elle. Je ne suis pas un vampire , ni même un demi vampire, j'ai été kidnappée par des vampires pendant deux ans ...les ...les Volturis. Je viens à peine de leur échapper , je ne sais pas exactement ce que je suis. je commence à peine à vivre, j'ai encore ...encore rien fait, personne ne m'a encore aimé ...SVP.....laissez-moi partir.

Il se raidit, il retrousse ses lèvres en un sourire qui n'a rien d'avenant.

-C'est bien elle. Dit-il

 L'air embêté, son camarade de jeu serre les points.

-Qu’est-ce qu'on va faire d'elle?

-Et bien ...on va faire ce qu'on a toujours fait avec ceux de son espèce.....on la TUE.


Tout droit réservé (Anaïs)