(photo prise lors du salon du livre de Québec le 11 avril 2015)
Benjamin Faucon, bien que né en France vit actuellement au Québec. Détenteur d'un Master en Histoire de l'Art, il a commencé sa carrière d'écrivain en rédigeant deux romans policiers/suspense avant de se tourner vers la littérature de l'imaginaire. Le premier roman découlant de ce changement de style est le tome 1 de la série Éden et le monde vert, paru en 2010. L'année suivante, un projet de roman jeunesse a vu le jour. Avec Dansons avec les lucioles, l'auteur a présenté un tout autre visage, mais le livre est passé plutôt inaperçu. Par la suite, le deuxième volet d'Éden et le monde vert a été publié, suivi du thriller Nova 19-3 qui a reçu un bel accueil dans sa région, la Montérégie.
Courte biographie de l'auteur sur le site des éditions ADA
Alily est allé à la rencontre de cet auteur qui publie chez ADA une nouvelle série policière D'Art et de sang.
Voici pour vous son interview
Alily : Comment
vous est venue l’idée de vous mettre à l’écriture ?
B.F: Mes premières lectures et les
livres que j’avais reçu en cadeau alors que je n’étais qu’un jeune enfant
m’avaient tellement marqué à cette époque que depuis ce temps-là, je voue un
véritable culte au métier d’écrivain et au livre en tant qu’objet physique. Les
années ont passé, mais l’amour que je porte pour le roman demeure le même. Encore
aujourd’hui, je trouve qu’un livre est quelque
chose de magnifique, un bel
accomplissement, une façon de partager son imagination avec les autres et
de faire sourire les gens. C’est par la culture et l’enseignement que l’on
parvient à faire ouvrir les yeux des jeunes sur le monde environnant et le livre est
autant un outil de savoir qu’un formidable moyen de se divertir.
Alily : En lisant votre biographie, je remarque que vous avez fait des études en
histoire de l’Art. Avez-vous complètement délaissé cette branche pour
vous lancer exclusivement dans l’écriture ?
B.F: Mes études dans ce domaine me servent de base pour mes écrits actuels.
C’est d’ailleurs grâce à ces années passées sur les bancs d’université que j’arrive
à me démêler parmi la multitude de recherches que je fais pour écrire mes
romans. La découverte de l’archéologie, de l’histoire et des arts m’a fait ouvrir
les yeux sur le monde et sa beauté lorsque j’étais enfant. Je me rappelle de ce
magazine que je recevais chaque mois qui me permettait de m’évader, de
découvrir des nouvelles contrées, des grands moments historiques et la diversité
de notre planète qui en fait d’ailleurs toute sa richesse. Même si ces études ne
me servent pas directement maintenant pour nourrir ma famille, elles occupent
une place toute particulière dans mon cœur et ce n’est pas mince à dire pour
quelqu’un comme moi qui détestait l’école (rire).
Alily : Quel parcours a suivi votre récit, depuis l’idée de départ jusqu’à sa
publication?
B.F: J’avais comme seule idée l’histoire de l’art comme point de départ. Je
voulais être en mesure de parler d’artistes, de toiles et de musées, le tout sur fond
de course-poursuite, de complots politiques et de suspense. J’ai par la suite
combiné plusieurs idées différentes que j’avais notées au fil des mois précédents
pour finalement aboutir à la trame du scénario de la série. Ensuite, après avoir
peaufiné les personnages et l’intrigue, je me suis lancé dans l’écriture, ce qui
m’a pris environ trois mois pour chaque tome plus un mois de correction. Et
ensuite, vint une longue attente de six mois (rire), c’est toujours long d’attendre
une réponse, même si ces derniers temps, je dois le reconnaître, j’ai été très
choyé par mon éditeur avec des réponses positives d’une rapidité incroyable.
Une fois le contrat signé avec les Éditions AdA, c’était aux alentours du mois de
juillet 2014 que les deux tomes ont été révisés par l’éditeur, puis vint la superbe
étape des créations de couverture où j’ai eu la chance de travailler une
nouvelle fois avec un graphiste de grand talent. Ensuite une nouvelle longue
attente s’en est suivi, celle où l’auteur trépigne d’impatience à l’idée de pouvoir
tenir entre ses mains son roman, d’attendre sa sortie et les premières critiques.
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Alily : Parlons un peu du contexte de la série D’Art et de sang, Pourquoi avoir
choisi la France et ses environs pour l’univers de votre livre ?
B.F: Généralement, je choisi un lieu car j’ai envie d’en apprendre davantage
sur une ville, sur une culture etc. Pour la France, y étant né c’était différent,
puisque je connaissais ce pays. Le fait également que l’un des personnages
principaux, Agnès Watson, travaille pour Interpol m’a poussé à parler de Lyon, le
lieu où se trouve le siège de cette organisation. Mais dès le départ, j’avais en
tête deux villes italiennes : Venise et Florence. Ensuite, Paris, Vienne, St-
Pétersbourg et bien d’autres villes me semblaient être des endroits merveilleux
pour planter le cadre complémentaire à cette intrigue. Pour le troisième tome,
l’action se passera encore principalement en Europe, mais je compte glisser
progressivement vers l’Amérique du nord afin de parler de New York et de
Montréal au cours du quatrième et dernier tome.
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Alily : Y a-t-il des évènements, ou encore des personnes dans la vie de tous les
jours qui vous ont inspiré pour écrire cette histoire ? Les personnages ?
B.F: Oui et non. D’une certaine façon, les grands vols commis à travers
l’histoire autant dans les musées que dans les galeries d’art m’ont influencé
d’une certaine façon, mais pour ce qui est des personnages, je préfère
généralement laisser libre court à mon inspiration, créer des héros de toute
pièce, travailler autant leur point fort que leurs défauts pour lesquels j’attache
d’ailleurs une grande importance. Ce sont tous ces aspects qui permettent de
les rendre humain, de rendre crédible leurs agissements.
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Alily : Quel a été votre plus gros défi avant d’entreprendre l’écriture de cette
série ? Avez-vous rencontré des obstacles en cours de route ?
B.F: Pas pour cette série, celle sur laquelle je travaille actuellement et dont je
te parlerai un peu plus tard au cours de cet entretien m’est beaucoup plus
ardue et parsemée de doutes et de profondes remises en question. Pour D’art et
de sang, tout a coulé de façon très limpide. J’ai eu énormément de plaisir à
l’écrire et cela m’a fait énormément de bien de créer de nouveaux
personnages, d’évoluer dans une ambiance différente, de visiter de nouveaux
lieux après avoir passé presque un an sur les trois premiers tomes de la série La
Théorie des Géants à me renseigner sur les grands sites historiques classés au
Patrimoine mondial de l’UNESCO.
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Alily : Aimeriez-vous voir votre histoire projeté à l’écran ? Auriez-vous une petite
idée du casting de rêve pour vos personnages ?
B.F: Je ne sais jamais trop quoi répondre quand on me pose ce genre de
questions. Je serai à la fois flatté de voir l’un de mes romans porté au grand
écran, toutefois, je crois qu’une certaine crainte m’habiterait. Certains films ont
la fâcheuse tendance d’éclipser les romans desquels ils sont tirés, au point de
faire oublier au public l’existence de ces livres. Cela n’enlève rien à la qualité
intrinsèque de ce média, mais les gens vont se rappeler de tel ou tel acteur et
non du personnage de roman. Le livre permet une certain flexibilité dans
l’imagination du lecteur, celui-ci peut s’imaginer un personnage de différentes
façons selon son goût, ce qui n’est pas le cas à l’écran où l’acteur transforme à
sa façon un personnage et se l’approprie par son jeu.
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Alily : Parlez-nous un peu de vos projets futurs. J’ai lu que vous allez sortir
prochainement, à l’automne 2015, une série jeunesse intitulée Les
incroyables et périlleuses aventures de Gabriel Latulipe. Pouvez-vous nous en dire
plus à ce sujet ?
B.F: Les incroyables et périlleuses aventures de Gabriel Latulipe est en fait une
trilogie que j’avais écrite il y a quelques années déjà. Il s’agissait d’ailleurs de
mes premiers romans pour lesquels j’avais reçu de belles critiques et de beaux
encouragements. Toutefois, ces livres étaient publiés en auto-édition et ne
disposaient pas d’une belle machine de distribution et de promotion derrière
eux, de plus je n’étais pas encore prêt à cette époque à parler ouvertement de
mon travail ce qui n’aidait en rien à me faire connaître. Ainsi, bien des années
plus tard, après plusieurs relectures, des changements, des ajouts et pas mal de
coupes faites dans le récit, la série Éden et le monde vert va revoir le jour, cette
fois chez les Éditions AdA. Un nouveau titre qui va refléter tout le travail accompli
sur cette trilogie qui, j’en suis sûr, connaîtra un très bel accueil grâce à la
merveilleuses équipe des Éditions AdA. J’ai vraiment hâte de pouvoir partager le
résultat avec mes lecteurs et de pouvoir faire vivre de nouveau tous ces
personnages dans une histoire peaufinée.
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Alily : Outre cette série jeunesse, il y aura également une nouvelle série adulte
de suspense qui devrait sortir courant de l’année 2016. Pouvez-vous
éclairer à ce sujet ?
B.F: Pour cette série adulte, j’ai choisi de m’intéresser à l’histoire. Après
l’archéologie avec la série La Théorie des Géants, l’histoire de l’art avec D’art et
de sang, je souhaitais aborder un nouveau genre, d’être capable de me
renouveler. Cette fois, je m’attaque au suspense historique, à une période de
l’histoire européenne qui m’intéresse grandement, à savoir l’ère napoléonienne.
J’achève actuellement l’écriture du premier tome, celle-ci aura été
grandement difficile car la promotion de mes autres séries ainsi que le travail de
relecture m’ont pris énormément de temps et d’énergie, ce qui a laissé le
champ libre au doute. Mais, à présent je vois la lumière au bout du tunnel et je
pense que cette série sera elle aussi intéressante et permettra aux lecteurs de se
divertir tout en apprenant plein de choses.
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Alily : Quel genre d’écrivain êtes-vous ? Êtes-vous du genre très organisé, à
planifier vos heures d'écriture, ou laissez-vous parler librement votre
inspiration… n’importe où et à n’importe quel moment?
B.F: Oh, je suis un véritable dictateur avec moi-même. Ne dors pas, travaille !
Pas de loisirs, tu n’as pas assez écrit ! (rire) Je m’impose un véritable régime
militaire, mais connaissant ma forte propension à rêvasser à la moindre
occasion, à chercher une nouvelle toile, un nouvel artiste, c’est la meilleure
façon d’être en mesure d’avancer. J’essaie d’écrire chaque jour, au moins
quelques lignes, parfois, je me couche très tard afin de produire un certain
nombre de pages. Pour le reste, je fonctionne avec des plans afin de ne pas
m’éparpiller, c’est la clé selon moi pour un thriller. Tout tient dans le scénario et
sans un plan, cela m’a parait bien difficile d’offrir quelque chose de cohérent,
ou tout du moins cela occasionne beaucoup de perte de temps, de pages
supprimées etc.
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Alily : Avez-vous une manie bien propre à vous pour vous mettre dans
l’ambiance ou vous aider à écrire?
B.F: La musique fait partie omniprésente de mes sessions d’écriture. La plupart
du temps, il s’agit de musique électronique, de la trance, car cela me donne un
tempo, et évite de me divertir. Je n’écoute pas ce genre de musique en dehors
des moments passés en tête-à-tête avec mon écran d’ordinateur, mais c’est ce
que j’ai trouvé de plus efficace pour écrire. Écouter de la musique classique en
écrivant est une véritable catastrophe dans mon cas comme bien d’autres styles
d’ailleurs. Pour le reste, il me faut un accès à internet afin de pouvoir fouiller dans
les différentes bibliothèques numériques, de chercher des publications de
chercheurs, de consulter des blogs de voyageur, des sites gouvernementaux
etc. afin de puiser des informations, voir des paysages afin de m’imprégner des
différents pays qui apparaissent dans mes romans.
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Alily : Transition toute faite, parlez-nous de vos inspirations littéraires en jeunesse
ou autres? Votre dernier coup de cœur ? LE livre qui vous a marqué dans
votre vie ?
B.F: Parler de mes inspirations sans citer l’œuvre de l’écrivain américain Steve
Berry ne serait pas juste. Cet écrivain, par ses romans à suspense, m’a montré
qu’on pouvait offrir un divertissement hollywoodien tout en amenant un contenu
culturel de qualité.
La dernière lecture qui m’a profondément marqué est un roman traduit par les
Éditions AdA pour le marché francophone canadien, il s’agit de Le chat du
dalaï-lama de David Michie, un roman d’une grande fraicheur, simple, qui fait
tout simplement du bien. Une très belle découverte !
Pour ce qui est d’un livre marquant, il y en a plusieurs, mais si je devais en citer
qu’un seul, il s’agirait du Petit Nicolas de Goscinny et Sempé, je me souviens
encore du jour où je l’ai reçu en cadeau. C’est probablement ce livre qui m’a
poussé à vouloir écrire un jour, même si je n’avais pas encore dix ans à cette
époque.
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Alily :Quel effet ça vous fait d’aller à la rencontre des lecteurs lors des salons
littéraires ou autres évènements ?
B.F: De voir les gens sourire, de se rendre compte qu’ils viennent me saluer, me parler
de mes livres me rappelle pourquoi je travaille si fort derrière mon écran et
m’incite à redoubler d’efforts. Ce sont les lecteurs qui font exister les auteurs,
sans eux, l’écrivain n’est rien !
Un grand merci à Benjamin Faucon qui s'est plié au jeu des questions ainsi qu'aux édition ADA, toujours prêts pour nous faire découvrir leurs jeunes auteurs.
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