lundi 20 avril 2015

L'extrait du moment

Couverture de Rose morte, Tome 1 : La floraison

Alors que le très beau premier tome de la série "Rose morte" de Céline Landressie vient de sortir en format poche chez Milady, voici un extrait pour vous mettre en appétit.

Je vous laisse imaginez ce qu'il se passe entre ces deux personnages clés de cette riche intrigue.
Tout est envisageable...




«    Alors que déferlait dans ses veines cet impétueux flot d'extase, son univers intérieur fut tout à coup dépouillé de sa gangue de ténèbres. Une symphonie de formes diaprées, auréolée de parfums capiteux, jaillit du néant. De ce débordement de couleurs naquirent les paysages les plus fous et les plus fascinants. Au comble de la béatitude, Rose voulut se fondre dans leur beauté gracile, mais un voluptueux murmure s’éleva depuis les rives de sa conscience, dominant le récital de ses sens. Envoûtée par ce chant, elle se détourna de l’éden pour le suivre…
S’enfuyant devant elle, l’obsédant chuchotis l’entraîna toujours plus loin par des immensités cotonneuses et blanches. Lorsque enfin il lui permit d’approcher, ils avaient de longtemps dépassé les frontières de ce monde.
Comme elle cherchait à l’effleurer, il vint lentement flotter autour d’elle. Tout en douceur, il épousa les méandres de son âme, qu’il enveloppa d’une aura caressante. Bientôt les cieux vibrèrent de ses soupirs alanguis, échos de son exquise audace. Enivrée, Rose s’abandonna à sa convoitise et le laissa pénétrer au plus profond de son être. Son esprit s’emplit alors de lascives évocations, d’une intensité telle qu’elles consumèrent sa raison. Sous ses paupières closes, ses prunelles s’évasèrent puissamment, ne laissant de ses iris qu’un mince anneau de lave incandescente…
L’univers se lézarda.
L’espace et le temps se morcelèrent. Les dimensions distordues se confondirent en une brume écarlate, dont les volutes sinueuses s’enroulèrent autour de leurs êtres enchevêtrés. Il n’y eut plus de réalité que dans cette union, si ardemment désirée.
Ils étaient au cœur de tout, et toute chose les contenait. »

Céline Landressie, Rose Morte, tome 1, Floraison, Milady, p.508.

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