Mercy Thompson (Tome 1) L'appel de la lune

 

Résumé :

Mercedes Thompson, dite Mercy, est mécanicienne dans la Montana. Ne surtout pas se fier à son apparence... En effet, elle n'est pas tout à fait humaine...
Mais ce n'est pas tout : son voisin très sexy est l'Alpha (chef) de la meute de loups-garous du coin, le minibus qu'elle répare appartient à un ami vampire et une vieille dame assez dingue qui vient lui rendre visite jette des sorts sur son garage.
Mais l'enlèvement de la fille de son voisin va venir perturber son quotidien. Qui donc a pu faire une telle chose, s'attirant automatiquement les foudres de l'Alpha ?

Avis d'Audrey :

Que dire, que dire ?

Lorsque ma copine m’a demandé d’écrire une chronique sur Mercy Thompson, j’ai bien entendu accepté, étant une fan inconditionnelle. Et puis est venue l’heure du doute, comment parler de ma série préférée, comment définir l’atmosphère si particulière qui se dégage de ce livre, comment évoquer le talent et le style de Patricia Briggs ?

La tâche m’est apparue bien difficile, car je ne peux pas dire que ce livre soit un choc. Qu’il m’ait surpris, qu’il m’ait emballé, qu’il apporte du nouveau, du sensationnel…Que les personnages soit hors du commun, que l’héroïne soit exceptionnelle, que l’histoire d’amour soit passionnée et passionnante.

Non ce livre n’a rien de tout ça ! Et pourtant j’en suis fan à 200%. Dingue non ?

C’est là tout l’art de l’auteur, tout l’enjeu de Mercy Thompson, faire d’un roman bit-lit, un roman tout en finesse, qui joue essentiellement sur l’atmosphère, sur les ressentis, sur la psychologie des personnages et des loups-garous, sur l’esprit de meute. Là où d’autres auteurs vont vite, frappent fort avec tous les stéréotypes des romans bit-lit, pour bien faire rentrer le lecteur dans le vif du sujet, Patricia, elle, prend le temps, décrit, utilise la subtilité.

L’histoire est très simple, et pourtant renferme son lot de petites complexités. Une jeune femme, mécanicienne de Volkswagen,  vit dans un mobil-home, en face de l’alpha de la meute locale. Jeune-femme qui a l’occasion, du fait de ses origines indiennes, a le pouvoir de se transformer en coyote. Son Alpha de voisin, soit-dit en passant, la cherche un peu du haut de son autorité d’alpha et de son physique de rêve. Ce dernier se voit un jour agressé et presque laissé pour mort, sa fille enlevée.

Mercy ne voit d’autre solution pour le sauver que de l’emmener dans la principale  meute de loups-garous des Etats-Unis, et pour ainsi dire sa propre famille adoptive, celle qui l'a élevée. . Là où vit le chef de tous les loups-garous.

Du fait de son métier, on a droit, bien entendu, à une flopée de détails techniques sur les Volkswagen, et finalement c’est agréable, on s’attache à la vieille Golf ou au Combi scoubidou. Du fait des loups-garous, on a une bardée de détails sur la vie et le fonctionnement d’une meute. On a l’impression d’apprendre des choses.

Enfin, du fait d’une héroïne, pas si simple que ça, on a pas mal de réflexions personnelles de notre narratrice–héroïne, Mercy. On la découvre petit à petit à propos de son statut, de sa place : être la seule changeuse coyote parmi des loups, être une femme dans un monde d’homme, être têtue et rebelle dans une meute où la soumission est de rigueur. Ou encore lorsqu’elle se rappelle sa crise d’ado, son premier amour, ses études « gâchées », ses rapports difficiles avec une mère qui a refait sa vie…

Et là on y voit franchement une belle tranche de vie, avec tout ce qu’il y a de plus réaliste, de plus touchant, de plus proche de nous. On peut se demander qu'en est-il de la fiction ? Qu'en est-il de la réalité ?

Au final, lorsqu’on termine ce livre, on est persuadé que les meutes de loups-garous existent, tant, Patricia Briggs nous les dépeint avec justesse, avec logique.

Bien entendu, tous les ingrédients d’une bonne série bit-lit sont présents. Présents mais à dose homéopathique. 

Dans l’histoire et l’action, rien n’est jamais trop violent. Dans la relation amoureuse, on en est à une ébauche, à du simple flirt. Dans le caractère de l’héroïne, elle est si humaine, si attachante, on s’identifie totalement à elle, le fait qu’elle se transforme en coyote, est presque secondaire. En bref rien n’est extravagant, tout paraît simple, logique, familier, et c’est cela qui rend cette série si originale dans son genre.

Enfin, on sent que tous les composants ne sont, dans ce premier tome, qu’une présentation qu’une introduction, et que tout va prendre encore plus de sens et de profondeur dans les prochains tomes.