Interview avec Cassandra O'Donnell

Si vous êtes comme Alily et moi fan de bonnes séries Bit-lit, vous n’avez pas pu passer à coté de l’explosive Rebecca Kean. Comme je le stipulais concernant une autre série Bit-lit francophone, Maeve Regan, j’ai ce sentiment que la langue française trouve une subtilité supplémentaire dans ce genre bien anglo-saxon…Ou alors, est-ce simplement le talent de ces deux auteurs, ce dont je ne doute à aucun instant !

Ainsi, j’ai eu à cœur de partir à la rencontre de ces écrivains qui nous font passer de très bons moments de lecture. Si comme nous vous avez aimé le monde de Rébecca Kean, ou vous souhaitez le découvrir, je vous propose de rencontrer Cassandra O’Donnell, elle a très aimablement répondu à mon invitation.

Voici un interview exclusif pour Les livres d’Alily et Audrey :

Audrey : comme d’habitude j’aime bien poser des questions qui sortent un peu du commun, saufqu’il est très difficile de ne pas demander certaines choses au risque de me faire lyncher par les fans en attente des prochains tomes. Je vais essayer de trouver un compromis. Donc premièrement pour répondre à ces attentes, combien de tomes va comporter la série, et où en est son écriture ?

 Cassandra : La série devrait comporter sept ou huit tomes. Je suis actuellement en train d'écrire le quatrième tome.

Audrey : comment gères-tu ton inspiration sur l’évolution de l’histoire. Travailles-tu seule, ou te fais-tu conseiller par l’éditeur, les lecteurs, ton entourage ?

Cassandra : Non. En réalité, je travaille seule ce qui  facilite grandement les choses.

Audrey : je me suis amusée à dire, que je trouvais que l’écriture française apportait un plus  dans ce genre très anglo-saxon. La langue est plus riche, mais surtout les auteurs français ont peut être une approche un poil différente. Ils montrent plus de subtilités, notamment avec les personnages. Rien n’est aussi rapide, simple, lisse. Quel est ton point de vue ?

Cassandra : Je pense que cela tient moins à la nationalité d'un auteur qu'à l'auteur en lui même. Certains auteurs aiment les personnages caricaturaux d'autres les préfèrent plus nuancés. Peut-être avons nous l'avantage en tant qu'écrivains français d'être moins manichéens dans notre manière de penser que les américains du nord, beaucoup de gens semblent le croire en tout cas. Je dirai en ce qui me concerne que  nous sommes globalement moins limités par le « politiquement correct » ou par l'influence de la religion...même s'il existe bien entendu de nombreuses exceptions.

Audrey : est-ce ton rythme effréné de maman qui te pousse à autant charger l’emploi du temps de Rébecca ? Sur le dernier tome j’étais essoufflée pour elle, j’avais envie de prendre des vitamines à sa place !

Cassandra : Sans doute ^^.  Je suis une hyper active, j'ai dû doter inconsciemment Rebecca de ce fâcheux trait de caractère.

Audrey : je vais avouer une chose, quitte à me faire des ennemis, j’ai eu du mal lors du premier tome à m’attacher à cette héroïne si atypique. Je la trouvais trop glaciale, et si peu maternelle…Pourtant c’est ce qui semble faire l’originalité de cette série. Et puis au fil des tomes, je la trouve de plus en plus sensible et attachante ? Parle nous un peu de l’évolution de ton héroïne.

Cassandra : En réalité, Rebecca n'est pas humaine. Elle n'éprouvait pas d'émotions avant la naissance de Leonora, elle a fini par apprendre à s'attacher à sa fille puis à Beth mais ça n'en fait pas une sentimentale pour autant. Et si elle  paraît froide, dure ou antipathique, c'est parce qu'on se réfère inconsciemment aux valeurs judéo-chrétiennes, à notre éducation, à ce que doit être le comportement de quelqu'un de « gentil , de bon ». Sauf que Rebecca appartient à une espèce différente des humains , une espèce qui n'obéit pas aux mêmes règles, n'a pas les mêmes références en ce qui concerne le bien ou le mal, pas la même culture non plus, ni les mêmes capacités émotionnelles...(sa nature est si dissemblable de la nôtre qu'elle doit se servir  des séries télévisées pour comprendre les réactions des êtres humains et la manière dont elle doit se comporter pour ne pas se faire remarquer.)

C'est d'ailleurs tout l'intérêt du personnage: là où la plupart des héroïnes d'urban fantasy découvrent leur particularité, leur « inhumanité » et bien, Rebecca abandonne  quand à elle  peu à peu   son  côté  « monstrueux» pour apprendre à nous ressembler.

Audrey : est-ce dur d’ écrire des scènes violentes, des tortures, des descriptions sanglantes ? Comment te plonges-tu dans cette ambiance macabre ?

Cassandra: Non ce n'est pas dur, en tout cas pas pour moi. J'ai la culture du polar, du thriller depuis toute petite,  l'un de mes auteurs préférés est james ellroy, c'est tout dire...

Audrey : quels sont tes « surnaturels » préférés ? il y a bien des petits chouchous parmi tes personnages ?

Cassandra: Oui Gordon et Bruce sont mes préférés. (je ne suis même pas parvenue à tuer le personnage de Gordon dans le tome 2 comme j'avais prévu de le faire...^^)

 Audrey : en parlant de personnages, les lectrices veulent absolument savoir d’où te viennent tes inspirations concernant les « Mâles » de la série, et principalement Raphaël dont elles sont folles ! (Moi ce n’est pas mon préféré, mais il en font pour toutes)

Cassandra: En réalité, Raphael est une sorte d'hybride entre plusieurs hommes que j'ai rencontrés. Il n'existe pas en tant que tel (désolée les filles), pour Bruce, je me suis  beaucoup inspirée de mon mari (sa gentillesse, son goût pour la cuisine, sa façon de se comporter...).

Audrey : dans le premier tome, impossible de ne pas faire de comparaison avec Anita Blake, (celle des premiers tomes en tout cas). Est-ce l’influence de Hamilton qui s’est imposée à toi, est-ce voulu, t’en rends-tu compte ?

Cassandra: Non, je comprends que ça donne cette impression. Anita et Rebecca sont toutes deux fortes, dures etc..il est difficile de ne pas faire de comparaison. On aurait pu aussi citer kate Daniels, Danny Valentine, Sabina kane...peut-être suis-je simplement influencée par tous les auteurs d'urban fantasy en général...ce qui semble plutôt logique...prétendre ne pas subir l'influence de ses prédécesseurs serait non seulement arrogant aussi terriblement hypocrite. 

Audrey : as-tu rencontré et échangé avec d’autres auteurs anglo-saxons de Bit-lit ?

Cassandra: J'ai rencontré Laurell, récemment Jaye wells et surtout Deborah Harkness (ADORABLE!!!) mais je n'échange qu'avec une seule d'entre elles.

Audrey : comme moi, j’ai lu que tu appréciais, particulièrement, entre autres, Patricia Briggs, Richelle Mead, ou encore Tolkien, (moi je suis fan des trois). Parles nous un peu de tes références incontournables, et notamment de tes héros préférés?

Cassandra: Oh ils sont nombreux! Je vais donc me contenter de citer quelques héros d'urban fantasy et de fantasy:   Le « fou », dans L'assassin royal de Hobbs, Kate Daniels, Bilbon (Tolkien), Mercy Thomson, Tris dans divergent, Nathaniel dans Anita blake, Vladimir dans Vampire Academy, Clary  dans La cité des ténèbres...

Audrey : ai-je bien lu des « rumeurs » sur une série parallèle sur Léonora ? Quels sont tes autres projets ? Fais-nous rêver !

Cassandra: Je viens de terminer une romance historique et il est fort possible que je me lance bientôt dans une série de fantasy.

Audrey : tu ne caches pas ton activité première et/ou parallèle de réalisatrice de reportages et documentaires. Comment passer d’un travail si réaliste au monde de l’imaginaire. N’est-ce pas un peu déstabilisant ?

Cassandra: Non. Je trouve ça incroyablement rafraichissant^^ ( et très reposant...)

Audrey : Que lis-tu en ce moment ? Quel est ton dernier coup de cœur ?

Cassandra: Je lis Le dernier hiver de Jean luc Marcastel aux éditions black moon.

Mon dernier coup de cœur est Le livre de Saskia Tome 2 , « l'épreuve », de Marie Pavlenko.

Merci infiniment à Cassandra O’Donnell d’avoir joué le jeu des questions pour nous !

Oh la la , je sens que vous allez toutes être jalouses d'elle d'avoir un mari si "parfait"...

Moi je suis ravie de trouver certains points communs comme mon penchant pour Mercy, L’assassin royal ou Le livre de Saskia...

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