vendredi 1 juin 2012

La fan fic d'Anaïs : Chapitre 4



CHAPITRE 4.


J'essaie de crier mais aucun son ne sort de ma bouche. C'est vrai ce que l'on dit, perdre un être cher revient à perdre un peu de soi même. En cet instant, je sens une partie de moi me quitter. La douleur est tellement forte, comme quand on vous coupe un membre. Je me sens perdue , désemparée, je sais que jamais ma vie ne serra comme avant. Désormais, je viens d'atteindre le point de non retour.
J'ai été kidnappée deux fois et on aurait pu croire que ce traumatisme allait changer ma vie à tout jamais mais au fond de moi, j'espérais que si jamais je parvenais à me sortir de cette situation et retrouver ma famille , ma vie d'avant,  tout allait rentrer dans l'ordre. L'amour que me porte ma famille m'aiderait à surmonter ces épreuves mais désormais, je sais que rien ne sera plus jamais comme avant. 
Une partie de moi vient de mourir avec elle.
Mon frère avance d'un pas et me touche à l'épaule. Ce geste de tendresse est destiné à m'apaiser mais la douleur est tellement vive que je  me jette dans ses bras et enroule mes bras autour de son cou. Il me sert très fort me brisant presque les côtes. J'aurais sentie la douleur si je n'avais pas aussi mal au cœur.

-Alexandra.....
J'entends la voix de mon père me parvenir au loin comme un écho.
-Alex...reste avec nous.

-ça fait combien de temps qu'elle est..?

-Six mois environ..

-Je veux la voir. Dis je, décidée.

-chérie, tu dois d'abord...

-Papa tu crois vraiment que je peux attendre?

Il ouvre la bouche mais la referme aussitôt. Mon père parait vidé, exténué , ses épaules s'affaissent comme s'il porte sur lui tout seul le poids du monde. Ses cheveux sont beaucoup plus gris qu'avant, je constate aussi qu'il a perdu beaucoup de poids et il a l'air beaucoup plus vieux qu'il ne l'est en réalité. Le voir dans cet état me brise le cœur.

-Elle est au cimetière de Wellston Memorial Chapel. Finit par répondre mon père.

Le cimetière du Wellston Memorial Chapel se trouve à seulement quelques mètres de la maison , nous décidons donc de faire le chemin à pieds.
Dehors un nuage gris sombre cache le soleil, le vent souffle fort faisant claquer nos vêtements, mon frère, mon père et moi gravissons la route qui mène au cimetière à pas lents, les cœurs lourds.
La journée est déjà bien avancée, nous sommes au beau milieu de l'après midi,  je sens mon cœur battre à grands coups. Cependant, pas une seule larme ne coule de mes yeux. Aucun de nous ne parle, ça ne me dérange pas d'ailleurs, de toute façon, que pourrions-nous avoir comme conversation dans un tel moment?
A mesure qu'on avance vers le cimetière , une grande peur m'envahie, mon cœur bat encore plus vite , cognant contre ma poitrine. Je comprends alors que jamais je n'aurai la force de voir cette tombe, ma mère n'est pas là bas, quelque-chose en moi refuse de croire à sa mort.  Je me retourne et je vois mon père et Brian me suivre en silence, comme si nous étions dans un cortège funèbre . c’est en quelque sorte le cas.
Quelques minutes passent, je suis toujours clouée devant le cimetière, incapable d'avancer. Le temps s'est arrêté.
En cet instant je me surprends à repenser à des moments passés avec ma mère. Cependant un souvenir en particulier me revient.
J'avais cinq ans, c'était une nuit ordinaire. j'avais bu mon verre de lait comme nous le faisions tous les soirs mon frère et moi et je m'étais brossée les dents avant d'aller au lit. Mon père et Brian étant partis rendre visite à grand-maman dans le Wisconsin, maman et moi étions restées parce que j'étais malade.
En voyant ma mère entrer dans ma chambre pour me border, j' eu un large sourire, elle me rendit mon sourire et me parla d'une voix douce et chaleureuse. Une voix qu'elle adoptait chaque fois qu'elle s'adressait à moi et à mon frère.
"Je t'ai apporté un livre pour te faire la lecture: Peter Pan et de son amie Wendy" en secouant le livre qu'elle tenait à la main.
Ma mère était une femme élégante, cette nuit là, elle portait un ensemble de nuisettes rouge en satin qui lui arrivait jusqu'aux chevilles. Ses cheveux roux étaient attachés en queue-de-cheval.
C'est le genre de femme qui s'habille en tailleur, un chignon strict tressé sur la tête et des talons hauts. Pour moi c'est la plus belle femme au monde  ...
"De quoi ça parle" lui avais-je alors demandé.
"Des enfants qui grandissent et de leurs aventures. Tu vas adorer"
elle s'était assise sur mon lit et  avait ouvert les bras pour que je puisse m'y blottir, puis elle m'avait embrassé sur le front avant de commencer la lecture.
"je t'aime maman". lui avais-je dis.
Elle baissa les yeux et en me regardant, j'ai lu tout l'amour dans ses yeux bleus. Un amour que seule une mère peut ressentir pour son enfant. Un amour pur, inconditionnel.
"Je t'aime aussi mon bébé."
Elle commença alors la lecture avec un sourire sur les lèvres.
"Tous les enfants finissent par grandir, tous sauf un.....ils vont grandir et le savent très vite..."

En  me remémorant ce moment avec ma mère, une douleur me frappe à la poitrine.
Les souvenirs, sont un drôle de truc, on pense qu'on va se souvenir uniquement des bons ou des mauvais moments, mais ce n'est pas vrai, parfois c'est la chose la moins importante qu'on garde en mémoire. Des choses comme l'odeur du gâteau au chocolat de maman un certain dimanche matin en hiver ou une couronne en papier faite à l'école maternelle avec des amis ou encore aller dans le Wisconsin pour rendre visite à grand-mère pendant les vacances d'été. Je ne saurais dire pourquoi. Peut-être qu'en fin de compte ce sont les choses les plus importantes de toutes.

-Tiens? La voix de mon frère me sort de ma torpeur, il me tend un mouchoir, je ne savais même pas que j'étais en train de pleurer.

-Je ...suis désolée, je ne peux pas entrer là dedans.

-ce n'est pas grave . Dit mon père.

Une heure plus tard , je m'assoie à table pour souper, plus abattue que jamais. Ce fut une longue journée, pénible, froide et extrêmement douloureuse.
Je ferais mieux de m'habituer à cette douleur car elle va sans aucun doute devenir mon compagnon de tous les jours.
Mon père dépose trois assiettes fumantes sur la table, elles sentent mon plat préféré, des pâtes au poulet et à la menthe.  Ben Mckoy est  un vrai cordon bleu ,  c'est toujours lui qui nous concoctait de bons petits plats même du temps où ma mère était encore avec nous. 
Assis en face de moi mon frère semble s'être noyé dans ses pensées. Nous sommes tous affectés par cette douleur qui nous marquera à jamais.

-Alors quelqu'un pourrai dire les bénédicités? Demande mon père en nous regardant mon frère et moi.
Nous sommes une famille croyante et pratiquante, nos parents nous ont élevés dans ce sens, chez nous les bénédicités ne servent pas qu'à refroidir le plat, c'est une vraie prière adressée au Seigneur pour le remercier. Mais depuis mon kidnapping et la mort de maman, je commence à douter de l'existence de Dieu. S'il existe, pourquoi a t-il permis que tant de malheurs s'abattent dans ma famille?

-Je préfère m'abstenir. Dis-je.

-Ok, Je vais le faire. Dis Brian . Merci Seigneur pour ce repas,  Nous qui avons cette chance de manger, aide-nous à respecter ce que nous avons et à savoir partager. Bénissez ce repas et celui qui l'a préparé.

Après les bénédicités, Nous mangeons en silence et pendant tout le repas mon père me lance des coups d'œil inquiets. Je sais ce qu'il se passe dans sa tête, il pense que  j'ai perdu la foi. Cela a toujours été sa plus grande peur, à lui et à ma mère. Je comprends leur position. Perdre la foi dans mon cas, revient à devenir un monstre.
Ben Mccoy est prof d'histoire ancienne à Portland State University. C'est une  Université publique américaine située dans le centre ville de Portland. C'est l'homme le plus intelligent que je connaisse. A 25 ans il était déjà conseillé en paranormal. A cette époque, il travaillait avec l'armée des Etats-Unis, dans la base militaire de Fort Holabird, une base de l’armée américaine située dans la ville de Baltimore dans le Maryland. Il a été recruté pour travailler sur un projet « top secret » associant la science au domaine du paranormal. Une nuit, alors qu'il avait fini son travail, il fit une découverte qui transforma sa vie, il tomba sur un livre que le gouvernement gardait jalousement secret , un livre dont, même lui, ne soupçonnait l'existence. le livre de la connaissance.
D'après mon père, ce livre contient tout le secret de l'Univers, c'est à cet instant prit conscience du monde dans lequel il vivait.
Il était à mille lieues d'imaginer que d'autres créatures terrifiantes peuplaient la terre et cohabitaient avec les humains.
Depuis notre plus tendre enfance mon frère et moi baignons dans cet univers peuplé de monstres en tous genres. Mon père nous répétait souvent combien il était important de savoir dans quel monde nous vivions. Il a même pratiqué la magie pendant qu'il travaillait pour l'armée. C'est aussi dans cette base militaire qu'il fit la rencontre de ma mère, elle travaillait comme archiviste. Mon père est l'homme que j'ai toujours pris pour modèle. C'est mon héros.

-Que c’est-il passé?
Je n'ai pas besoin de préciser ma pensée, nous savons tous à quoi je fais allusion.
-Elle est morte d'un cancer du poumon. Répond mon père.

Je hoche la tête en silence, mon père me regarde d'un air préoccupé sans dire un mot.
Assit en face de moi mon frère plonge un morceau de pain dans la soupe et fait un violent bruit en mastiquant.  
Avant ces bruits m'exaspéraient mais maintenant je me surprends à constater qu'ils ont un côté familier qui me rassure. Ca me rappelle ma vie d'avant.
Soudain, Brian repousse son assiette d'un geste brusque.

-Papa dis lui toute la vérité, ça ne sert à rien...
Il ne finit pas sa phrase car mon père le fusille du regard.

-Brian tais-toi !

-Quelle vérité?Je demande, curieuse de savoir.

Brian me fixe d'un air désolé. Sans se préoccuper de mon père, il dit:
-C'est vrai que maman est morte d'un cancer du poumon mais ce qu'il omet de te dire, c'est qu'en vérité,  cette maladie n'était pas naturelle, quelqu'un l'a provoquée. Elle serait encore en vie si elle n'avait pas fait ce qu'elle a fait.

-Brian sort d'ici ! Crie Mon père avec rage

-Non laisse le finir, je veux savoir.

-Brian....

Mon père continue de fixer Brian d'un air mauvais mais Brian ne cille pas. Une guerre silencieuse d'environ une minute semble se passer entre eux, puis  mon frère se lève, m'embrasse sur la tête et disparaît dans les escaliers. Il n'a que quelques mois de plus que moi mais il a toujours eu l'air beaucoup plus âgé.
Une boule d'anxiété commence à se former dans ma gorge.

-Alors? Dis-je en regardant mon père

-Alexandra il faut que tu comprennes..."il ferme les yeux et inspire"  ta mère et moi avons fait un pacte il y a  bien longtemps, on savait bien que cela serait risqué de te protéger, mais on s'était juré de le faire même si ça devait nous coûter nos vies. Je suis prêt à sacrifier ma vie tout comme ta mère l'a fait, pour toi et pour ton frère.

-Qu'a t-elle fait?
Mon père secoue la tête, l'air misérable.
-c'était ma mère, j'estime que je suis en droit de connaître la vérité. Dis-moi tout sinon j'irai voir Brian , il est près à tout me révéler.
Nous nous mesurons du regard pendant un instant, enfin mon père décide de parler.

-Ta mère a fait appel aux oracles, nous voulions tous savoir ce qui t'était arrivé.

Une terreur sans nom me submerge. C'est le pire des scénarios que je n'aurai jamais osé imaginé . Les oracles sont des êtres surnaturels , des êtres supérieurs dotés d'immenses pouvoirs. Mes parents nous ont parlé d'eux et ils m'ont toujours fait peur. Ces êtres ont accès à la connaissance. Ils résident dans une dimension différente de la nôtre. Mais ce que j'ai surtout retenu de mes leçons c'est qu'il ne fallait jamais faire appel à  eux car ils sont pointilleux et imprévisibles. Ils peuvent aussi bien vous servir l'or d'une main et vous arracher les yeux de l'autre.
Je déglutis, terrorisée par cette révélation.

-Alors, elle a choisi de nous abandonner . Dis-je résignée.

-Nos tentatives pour te retrouver avaient été veines, le temps nous manquait cruellement. Plus le temps passait, plus l'espoir de te retrouver s'éloignait " il pousse un soupir las" . Une nuit, pendant que nous dormions ta mère est descendue....Je suis arrivé trop tard , ils étaient déjà là , elle avait ouvert le portail …
Des larmes coulent maintenant sur ses joues, le voir comme ça me brise le cœur.

-Oh Alex, j'aurai dû m'en douter, c'est de ma faute, tout ce qui est arrivé est de ma faute. Je n’ai pas su vous protéger toi et ta mère.

-Elle s'est sacrifiée. Dis-je dans un souffle, l'estomac tordu par la nausée.

 Mon père me touche à l'épaule et déclare.

-Il arrive que le plus grand sacrifice qu'on ait à faire, c'est d'abandonner ceux qui comptent le plus pour nous.
Je me sens affreusement coupable, mon père se trompe, il n'y est pour rien. Ma mère a donné sa vie pour qu'on puisse me retrouver, c'est moi la vraie coupable. Elle est morte pour moi, si ce malheur s'est produit, c'est à cause de moi.
Une sensation d'étouffement m'envahie, je ne peux rester plus longtemps dans cette pièce, regardant mon père porter tout le poids du monde sur ses épaules.
Sans réfléchir, je me lève et pivote sur mes talons, fonce vers la porte, je la franchis et m'élance vers le sous-bois. Je file comme le vent en proie à des émotions contradictoires.
Je suis déjà dans les bois quand j'entends la voix de mon père hurler mon prénom au loin. Je ne répond pas, continuant de courir comme si j'ai le diable aux fesses. Je veux être seule avec mon chagrin.
Petit à petit, les hurlements de mon père s'éloignent avant de s'estomper complètement.


Dans la foret..

Je suis essoufflée, j'essaie désespérément de reprendre mon souffle  mais l'air est piquant et le froid mordant. Je  me trouve au fin fond de la forêt, loin de la  maison. Je me sens vidée et abattue.
C'est le crépuscule, une faible lumière traverse encore le ciel mais dans quelques minutes il fera complètement nuit. Je repense à ma mère et aucune larme ne me vient.  Je sens juste un trou béant dans ma poitrine. Un vide que personne ne pourra combler, à part elle.
C'est alors que je comprends.  La seule façon d'ôter ce poids dans ma poitrine est la vengeance. Oui, Je me fais intérieurement le serment de me venger. Je ne sais quand, ni comment, mais je comptes bien mener mon combat jusqu'au bout. Je trouverai un moyen de me rendre justice, de rendre justice à ma mère, quelqu'un doit payer pour sa mort. Et cette personne ne sera pas moi, mais les volturis.
Jamais plus je ne serai une victime. Luis Sepulveda a dit  "Il est dit que tout homme doit découvrir quelque-chose qui justifie sa vie." Je viens de découvrir la mienne, anéantir le monde vampirique.
Pendant que des sombres pensées traversent mon esprit, j'entends des froissements à quelques mètres de moi, puis des craquements, comme si des petites bêtes s'enfuyaient. Je tends l'oreille et scrute l'arbre d'où vient le bruit. Soudain je constate que l'endroit où je me trouve ressemble étrangement à la forêt dans mon rêve, celle où le loup apparaît et m'arrache la peau du cou. Un mélange de peur et d'énervement m'envahirent. La pluie tombe averse maintenant. Mes vêtements sont mouillés et me collent à la peau. Je suis trempée jusqu'aux os. Un vent glacial me traverse les côtes. Cependant je reste là pendant cinq bonnes minutes sans bouger. L'impression du froid s'est accentué à présent, sans doute à cause de mes habits mouillés. Puis, j'entends un bruit inquiétant provenir des arbres, je recule d'un pas et fixe l'endroit d'où vient le bruit. Il me semble avoir vu quelque chose remuer. c'est alors que j'aperçois une silhouette surgir entre les arbres, elle se dessine nettement devant moi.
Un loup 
Il est immense et en l'observant bien je note un détail troublant, il est l'exacte réplique de celui de mon rêve. Il a la même teinte et la même fureur dans les yeux. Je ne bouge pas bien évidemment, je suis figée, une vraie statue vivante. Non ça ne peux pas être réel, je dois rêver.
Il avance d'un pas lent, puis d’un autre. Je vais mourir, cette fois c'est la bonne. C'est moi qu'il veut, je le sais. Je frémis d'effroi.
Tout à coup, il se produit quelque chose d'étrange, à mesure qu'il avance, une sorte de tremblement semble secouer tout son corps. Ce n'est pas beau à voir mais il m'est impossible de détourner le regard.
Tandis que la créature avance, mon rythme cardiaque se ralentit. Tout à coup la moitié de son corps prend forme humaine sous mes yeux. Je peux distinguer des pieds, des jambes prendre peu à peu forme humaine. Pendant que l'autre moité continue sa transformation , il me faut toute ma volonté pour obliger mes jambes à remuer. Et à  l'instant où je me crois incapable d’en supporter davantage, la créature finit sa mutation et prend complètement forme humaine.
Affolée, je tente de fuir car je sais exactement ce qu'il est, je n'ai pas oublié les leçons de mon père, c'est une créature anthropomorphe proche du loup.
Un loup garou
D'après ce que je sais, les loups garous sont maléfiques. Ils possèdent les capacités du loup et de l’homme à la fois, ils ont une force colossale, et une grande férocité puisqu’ils sont capables de tuer de nombreuses personnes en une seule nuit. Ce sont aussi les ennemis ancestraux des vampires. Je n'en avais jamais vu auparavant.
Au moment où je tourne les tallons pour prendre mes jambes à mon cou, il surgit derrière moi en un éclair,  m'attrape par la gorge. Je manque de m'évanouir mais il me tient fermement et pose sa main sur ma bouche comme pour m'empêcher de crier, puis il se penche et me renifle bruyamment.
Il parle d'une voix si base que j'ai du mal à l'entendre.

-Du calme...je n'ai pas l'intention de te faire du mal.
Je connais cette voix, c'est.... Jason, le même qui m'a retenue prisonnière, celui avec qui j'ai fais l'amour dans ce rêve si étrange.
Peu à peu je retrouve mon calme, il me faut maintenant remettre mes idées en place. J'ai toujours peur mais je suis convaincue sans trop savoir  pourquoi qu'il ne me fera jamais de mal. Pas intentionnellement en tout cas.
Quoique..

-Quel sacré spectacle. Dis-je en tremblant

-Ah bon, tu trouves?

Mon sang se fige dans mes veines quand il glisse sa main jusqu'à ma gorge. C'est comme si je recevais une décharge électrique. Il n'appuie pas très fort mais je sais que ce n'est qu'un leurre. Il peut me tordre le cou en une seconde s'il le désire. Soudain, il laisse courir ses longs doigts sur ma gorge, jamais une caresse ne m'est parue si douce.

-Qu'est-ce que tu fiches ici? Dit-t-il dans un souffle.

-Je suis venue prendre l'air, ça ne se voit pas! Dis-je furieuse , lâchez-moi.

Il me lâche. J'entends son sourire glacial avant de le voir. Il se déplace et vient se tenir devant moi complètent.. nu. C’est alors que je sens une odeur que je n’aurai jamais dû ressentir. Il sent le miel et la jacinthe un mélange subtil et étonnant qui me fait frémir. Quand je lève la tête pour voir son visage, en dépit de mes soucis mon cœur a une embardée. Il est absolument à couper le souffle. Ses cheveux bouclés mouillés lui collent à la tête, ses yeux verts sont absolument magnifiques et ses lèvres charnues d'une sensualité scandaleuse sont tordues dans un rictus de colère. Oui il est beau mais d'une beauté sauvage comme celle d'un guerrier. Cet homme transpire la puissance.
Il caresse des yeux ma silhouette, s'attarde sur ma poitrine et mes hanches. Sa façon de me regarder me fait monter le rouge aux joues et ça me procure de petits picotements troublants. Plus troublant encore, quand nos yeux se croisent, j'ai l'impression qu'on a une connexion particulière. Comme si nous étions deux parties opposées d'une seule et même pièce. Sa seule présence me trouble et m'apaise à la fois. C'est comme si je l'attendais depuis longtemps...secrètement. Ce qui paraît d'autant plus étrange, c’est que tout cela me semble évident, normal, presque naturel.
Cependant, ses yeux attirent particulièrement mon attention. Tandis qu'il me fixe, je remarque son regard perçant, un regard qui vous sonde jusqu'à l'âme. 
Son regard me trouble et je me sens coupable de ressentir ce que je ressens.
Je déglutis et évite de regarder le reste de son corps.

-Comment avez-vous su que j'étais là?

Son visage est dépourvu d'expression. On pourrait croire qu'il ne ressent aucune émotion.

-C'était trop facile, tu es ravagée , solitaire, isolée...je l'ai senti.

Les loups devinent les émotions humaines, telles que la colère, la peur, l'angoisse, le désir etc. Mais les mots de Jason sonnent trop juste pour n'être qu'une simple intuition. Il lit en moi comme dans un livre ouvert. Je le sais. Cette seule pensée m'effraie. je lui montre son corps du doigt.

-Vous n'avez pas l'impression d'avoir oublié quelque chose?

Il me tint un instant sous son regard glacé, puis me parle d'un ton neutre sans aucun commentaire à ma remarque.

-Ce que tu ressens n'est pas réel.
Il n'a pas besoin de préciser, je sais de quoi il parle.

-Expliquez-vous!

-Je pensais que ton père t'avait déjà mise au courant.

-Au courant de quoi?

-Hier soir dans la cave, qu'as-tu ressenti?

Soupçonneuse, je plisse les yeux et croise mes bras sur ma poitrine pour me donner une contenance.

-J'en étais sûre, c'est vous...vous m'avez envoyé ces visions ou...rêves, je ne sais quoi.

-De quelles visions parles-tu?

-Ne me prenez pas pour une idiote, qui d'autre aurait pu faire ça. Je ne pratique pas la magie contrairement à vous.

-Les loups ne la pratiquent pas non plus, même si à la base nous sommes des êtres issus de la magie

J'essaie de détecter le mensonge dans son regard mais il semble vraiment croire à ses propres paroles.
Si ce n'est pas lui, alors qu'est ce qui se passe encore dans ma putain de vie? Sans me laisser le temps de me remettre de mes émotions, il me repose la question.

-Qu'as-tu vu?

A cette seconde précise, je prends conscience d'une chose dont je n'avais pas encore conscience jusque-là.  Soudain tout me parait comme une évidence. Ces rêves étranges que je fais depuis un moment déjà ne peuvent être des simples rêves, ils sont trop intenses. Cela pourrait bien être des visions ou peut être des prémonitions, mais une chose est sûre, ça ne présage rien de bon.  Me saisissant par les poignets, Jason parvint à me tirer de ma torpeur.

-Je t'écoute. Qu'est-ce que tu as vu au juste?

Je le fixe intensément et décide de lui dire la vérité.

-Je...je nous ai vu en train de faire l'amour.

Il fronce les sourcils en se raidissant. Son visage est partagé entre le choc et l'incrédulité. Il détourne lentement la tête et serre les dents.

-Ca t'arrive souvent ce genre de choses?

-Quoi, faire l'amour?

Il me foudroie du regard, un signal d'alarme sonne dans mon esprit. Je vois une fureur traverser ses yeux verts, une fureur mal contenue.  Je fais un pas en arrière tout en restant calme. Ne jamais s'affoler devant un loup garou. Faut croire que j'ai oublié à quel point il pouvait être dangereux. Cette erreur pourrait bien me coûter la vie. Même sous cette forme, Jason reste dangereux.
Tandis qu'il s'approche à pas lents, je recule d'un pas et trébuche manquant de tomber car il me rattrape de justesse. Il me domine par sa taille. Tout comme son loup il est immense. Il se penche sur mon oreille et parle d'un ton calme mais terrifiant.

-Attention jeune fille....s'il m'arrive d'aboyer, je mord aussi.

Il se tient là devant moi, sombre et formidable, batti comme un dieu et complètement nu. Tout dans cet homme donne l'impression de force et de virilité. Je parle d'une voix calme afin de ne pas l'agiter d'avantage.

-Hé, du calme, c'était peut être que mon imagination qui sait.

-As-tu déjà entendu parler de l'imprégnation? Finit-il par me demander comme si c'est une question logique après l'explication que je viens de lui fournir.
-Non.

Il pousse un soupir d'agacement.

-Je ne peux pas t'expliquer maintenant mais ton père pourrait certainement t'aider à comprendre. Il faut juste que tu saches que je fais mon possible pour rompre cette malédiction.

-Malédiction?

-Sais-tu seulement qui es-tu, Alexandra?

Le son de mon prénom sur ses lèvres me fait de drôles de choses dans mon corps, je sens cet amour dérangeant que j'avais ressenti dans ce fameux rêve s'ancrer dans chaque portion de mon corps. Je n'ai pas le droit de ressentir ce genre de choses, surtout en ce moment. Mon cœur est en train de me trahir, c'est inadmissible.

-Je suis Alexandra Mckoy,  quand vous aurez imprimé vous me le direz.

Son visage est d'une impassibilité déroutante, il commence fichtrement à m'agacer.

-Tu as très bien compris , tu n'es pas humaine. dit-il d’un ton glacial.

Je le regarde dans le blanc des yeux et lui réponds tout aussi froidement.

-Vous non plus vous n'êtes pas humain que je sache.
Un pli cruel se dessine sur sa bouche.

-Non, moi je suis un leader. Le mal le plus puissant de ma race."Quel arrogance!! Me dis-je intérieurement ". Des monstres dépourvus d'âme sillonnent la terre Alexandra, nous nous battons contre ces abominations depuis la nuit des temps. Notre travail est de les éliminer de la surface de la terre. Alors je te repose la question. Si tu n'es pas l'un de ces monstres, sais-tu seulement ce que tu es ?

Ce n'est pas une question et je n'ai pas l'intention de répondre.

-Dois-je comprendre que vous me menacez?
Il hausse les épaules

- Je ne fais qu'annoncer les faits. Comme tu le sais peut être, le vampirisme est un arbre virus transmis par la salive des prédateurs. En soixante douze heures, il se répand dans le corps par le système sanguin créant ainsi un nouvel organe parasite....."il fait une pause théâtrale et me regarde en plissant les sourcils, il serre les dents " ...comme un cancer. Nous supposons que grâce à ta mère biologique , tu n'a pas évolué. Maintenant la question est: Combien de temps te reste-t-il encore?

Son ton condescendant me met hors de moi, je dois me mordre les lèvres pour retenir une remarque cinglante.

-Que dois-je comprendre, que je vais finir par devenir un monstre, c'est ça?

-Regarde moi dans les  yeux. Ce n'est rien de moins qu'un ordre. Un ordre si absolu qu'il m'est difficile de ne pas obéir. Il s'approche de moi et plonge ses yeux dans les miens et prononce les mots suivants d'une douceur presque délicieuse"  ....ces yeux.... mi-vampire, mi-humaine, un hybride.

-Je ne deviendrai pas un vampire. Dis-je furieuse.

-Peut être pas et c'est pour ça que tu es d’autant plus dangereuse hybride. Tout ce qui sort de l'ordre naturel des choses est par définition...imprévisible…

-Dixit celui qui se transforme en clébard et hurle à la lune la nuit venue.

Malgré son habileté à masquer ses sentiments, il réagit. J'ai vois passer une lueur d'amusement dans ses yeux mais cette lueur s'efface très vite.

-Nous avons été dotés de certains pouvoirs pour protéger les humains contre la race vampirique.

-Ben voyons, et qui vous a doté de ces fabuleux pouvoirs extraordinaires cher monsieur le loup?

Il lâche un grognement de colère. Je suis probablement la seule personne capable de le mettre hors de lui et cela me procure une joie intense.

-Ce n'est ni le lieu , ni le moment de parler de ça , je te raccompagne chez toi et ............

-Je n'ai pas besoin qu'on m'escorte, au cas où ça vous aurez échappé, je suis une grande fille et.... vous n'êtes pas vraiment présentable dans cette tenue. Et puis...je doute que mon père apprécie la vue de vos attributs royaux.

Il fronce les sourcils et tout à coup, il me dévisage avec une lueur passionnée dans les yeux. Jason sait que sa beauté est saisissante, ravageuse. Il sait l'effet qu'il produit au sexe opposé. Il sait et il en joue. C'est le genre de mec qui prend un malin plaisir à voir les femmes croupir à ses pieds. Ce qui fait de lui pas moins qu'un arrogant fils de pute.
Malheureusement, sous son regard, je suis aveuglée, mes seins se durcissent et une honteuse vague de chaleur se fait ressentir entre mes cuisses. Il me dévore des yeux et un petit sourire en coin naît sur ses lèvres. Il sent mon désir je le sais et il s’en régale.
Enfin il prend la parole, d'une voix rauque et sensuelle qui me fait perdre la tête une seconde fois. Mon Dieu cet homme...

-Voyez vous ça... Il s'approche de moi à pas lents , tel un prédateur. Si je m'en souviens bien, tu as rêvé d'un plan cul avec moi.... non?

Je sens mes joues s'empourprer, c'est de la pure provocation et je ne suis pas près à renter dans son jeu.

-Ok, je l'ai cherché...

La nuit est totale, la pluie a cessé de tomber, je dois rentrer chez moi. Je n'aime pas vraiment l'effet qu'il  a sur moi et puis cette conversation inquiétante que nous venons d' avoir m'effraie. Il est convaincu que tôt ou tard je me transformerai en monstre sanguinaire, même si j'ai de sérieux doutes là dessus. Cependant ses paroles     commencent  tout doucement à prendre sens dans mon esprit.
Alors que je tourne les tallons pour reprendre la route dans le sens opposé, j'entends ses pas me suivrent derrière.

-Alexandra ! lâche-t-il d'une voix menaçante, pour m'obliger à m'arrêter.

Sans me retourner je poursuis mon chemin et je marche en déhanchant mes hanches d'une façon sensuelle et  provocante. Il voulait jouer à qui est le plus séduisant? Eh bien jouons.
Quelques minutes plus tard, je me retourne pour lui dire d'arrêter de me suivre mais il n'y a plus personne. Je ne l'ai pas entendu s’éclipser, pourtant il est bel et bien parti. Volatilisé. Sans faire aucun bruit. Disparu tout simplement.
Je grince les dents, cette façon de disparaître me rappelle trop bien les vampires.



De retour à la maison..

Dehors l'air est encore frais et humide. Mes vêtements me collent toujours à la peau mais je m'en fiche. En entrant dans le salon, je trouve mon père assis sur le canapé, la tête entre les mains. Il donne l'impression de quelqu'un soufrant de martyre. Quand il me voit, il se lève et vient se tenir près de moi sans dire un mot. Ensuite il me prend dans ses bras et je me blotti contre lui.

-J'aimerais que tu me parles de ce qui c'est passé quand tu étais chez les volturis. Chuchote-t-il !

Cela m'est encore douloureux d'en parler et puis ma vie est trop sans dessus dessous, je ne me sens pas force de lui conter cette expérience éprouvante.

-Je ne pense pas avoir la force de parler de ça pour le moment.

Il me caresse les cheveux et pose un petit baiser sur ma tête.

-Ce n'est pas grave, quand tu te sentiras prête, tu sais où me trouver.  Maintenant, monte te changer, tu es trempée jusqu'aux os, tu risques d'attraper froid.
Il s'écarte de moi pour me laisser passer mais j'ai beaucoup de questions à lui poser, les vêtements secs peuvent attendre.

-Attend....Parle moi de Jason et de sa bande.

Il me fixe de ses yeux bruns l'air suspicieux.

-Que veux tu savoir?

-Comment vous vous connaissez? Qu'est ce qui me lie à lui?...

-Attends...quoi? Comment ça?

-Je l'ai vu dans la forêt, c'est un loup garou , tu le savais?

-Comment le sais tu?

-Il s'est transformé sous mes yeux.

-Quoi?

Mon père passe une main dans ses cheveux l'air furieux.

-Tu nous a toujours dit que les loups étaient dangereux mais tu sembles pourtant être copain avec eux.

-Sheridan n'a pas à se transformer devant toi. Dit papa en serrant les dents ....et pour répondre à ta question, je devais retrouver ma fille, je savais où  trouver tes ravisseurs grâce à ta mère. Les loups eux veulent les éliminer mais ne savent où chercher. Je suis allé trouver l'alpha de la côte ouest et nous nous sommes  vite trouvé un terrain d'entente. J'ai bien répondu à ta question?

Dans son discours, un nom a retenu mon attention, il me semble le reconnaître mais je dois en être sûre.

-Attends ...Sheridan? Jason Sheridan?

Mon père hoche la tête en signe d'acquiescement.

-Pourquoi ai-je l'impression de connaître ce nom?

-Les entreprises Sheridan sans doute.
La voix de mon frère le précède dans les escaliers, quelques secondes après, il fait son apparition et à ma grande consternation, il porte son t-shirt jaune canari que je déteste et un jean taille basse qui laisse entrevoir son boxeur blanc. Il vient se planter a côté de moi.

-Il est le fils de Joseph Sheridan. Me chuchote t-il dans l'oreille Arrrg. Hum...tu sens la pluie sœurette.

-L'homme d'affaire, le multimilliardaire?

-Lui même, répond mon père , si ce n'est qu'il est mort il y a environ un an. Jason lui succède, il a repris le flambeau de la dynastie Sheridan.

Je n'arrive pas à y croire...Jason est un riche héritier? La moitié de la côte ouest des États-Unis appartient à la famille Sheridan. Incroyable. Cela voulait dire que non seulement les Sheridan sont des loups garous mais que Jason est riche comme Crésus.

-Je dois reconnaître qu'il est le meilleur dans son domaine, poursuit mon père , Après la mort de son père, tout le monde pensaient qu'il allait se planter, qu'il n'était qu'un enfant gâté , un frimeur, une belle gueule sans cervelle. Il a démontré qu'il était plus que ça. En un an seulement, il a ouvert six autres entreprises, chose que son père n'a pu accomplir en si peu de temps. Aujourd'hui il est à la tête de deux mille six cent magasins à travers le monde. C'est un business man adulé. J'ai beaucoup d'admiration et de  respect pour le travail qu'il a accompli. Mais aussi riche et impressionnable soit-il, jamais il ne te touchera, je ne le laisserai pas faire.

-Whaou Quelle longue phrase! Ce que PERE à oublié de te dire... "Brian prononce le mot père avec insistance et un sourire en coin" ..Vois-tu sœurette, Sheridan est imbu de sa personne. Il adore se faire mousser, et ce, uniquement pour masquer ses faiblesses mais c'est du vent. Crache t-il, avant de disparaître dans la cuisine.

-Tu ne l'aimes pas beaucoup ?

Il réapparaît avec deux grosses pommes vertes, il les lancent en l'air puis d'une main à l'autre tel un jongleur. Et pour finir, il m’en lance une, je l'attrape au vol et croque dedans.

-Disons que je ne le porte pas vraiment dans mon cœur "me répond  Brian. Il me regarde en plissant les yeux l'air malicieux "  pourquoi, toi si?

C'est pourtant mon père qui répond en faisant abstraction à la question de Brian  à propos de Jason. C'est tout aussi bien car je ne veux pas répondre à cette question embarrassante.

-C'est surtout un Alpha, le meneur. Il assure la cohésion du clan et contrairement à ce que ton frère vient de dire, "Il jette un regard amusant à Brian avant de  poursuivre" C'est un loup puissant  et très loin d'être faible. Écoute moi bien Alexandra, Jason est dangereux, c'est pour ça que je te demanderai de rester loin de lui. Je dois cependant éclaircir cette histoire.

-Dangereux à quel point?
Comme une gamine transit d'amour, je veux tout savoir de lui . c'est plus fort que moi. Et ça m'emmerde.

-C'est un Alpha mais aussi un rebelle. Il met sans cesse la meute en danger en... copulant avec des humaines.

Mon visage doit encore exprimer l'incrédulité car mon père répond avec empressement.

-Leurs coutumes interdisent ce genre de pratiques avec des humains.

-Mais pourquoi?

En voyant mon père fuir mon regard, Brian lève les yeux au ciel et déclare.

-Les mâles sont insatiables et peuvent être très.... brutaux. Seules capables de supporter leurs ébats sont les femelles de leur espèce. "il nous fait une pose théâtrale  et me lance un coup d'œil complice" dis- moi petite sœur , tu lui trouves toujours du charme à ce chiwawa?

-J'ai jamais dit que je lui trouvais du charme.
J'ai dû parler trop vite car ma phrase n'eut pas l'effet voulu. Il s'esclaffe et me fait un clin d'œil en mâchant bruyamment sa pomme. Petit crétin.

-C'est ça oui. Et moi, je suis un travelo. D'ailleurs demain je vais me produire à Broadway et le pape est mon meilleur ami.

sans tenir comptes des plaisanteries douteuses de Brian. Mon père continue...

-Il est fort, intelligent, charismatique      . C'est un bon leader mais Jason est un impulsif, hors pour un Alpha c'est un gros défaut. c'est peut être dû à son âge je ne sais pas... "En voyant mon air interrogatif, mon père répond".. il a vingt cinq ans. Il peut te faire du mal Alex. Tu comprends maintenant pourquoi tu dois l'éviter à tout prix?

-Ne t'inquiète pas papa. Hum...Il m'a parlé de l'imprégnation , qu'est-ce que c'est?

Mon père plisse les yeux, l'air inquiet cette fois.

-Il t'a dit quoi exactement?

-Rien justement, il pense que tu peux m'éclairer.

-Pourquoi parler de l'imprégnation avec toi, je ne comprends pas. Dis mon père agacé.

-C'est pourtant évident non! Il est imprégné. Lui répond  un Brian tout aussi agacé.

-Non c'est impossible.

-Si, tu m'as toi même dit qu'il avait donné l'ordre à la meute de relâcher Alex. Lui seul à ce pouvoir si j'ai bien compris le mode de fonctionnement de la meute, ça se tient.
Mon père se frotte le menton, l'air grave.

-C'est impossible.

Je les regardent, l'un après l'autre agacée. Ils sont en train de parler de moi comme si j'étais transparente.

-Est ce que quelqu'un voudrait bien m'expliquer ce que tout  cela veut dire? Dis-je frustrée . Brian se tourne vers moi et prend un air sérieux qui ne le caractérise pas du tout.

-Ca veut dire ma très chère sœur, que nous allons devenir riches. Papa n'aura plus besoin de donner cours aux gosses de riches mal fringués et moi...moi je pourrais enfin créer mon groupe de Rock. Dit-il en souriant comme un con.


A plusieurs kilomètres de Portland..............
L'église saint Augustin (PARIS)

Devant l'autel de l'orgue de chœur, le père Mathieu examina son œuvre. Six nones gisaient sur ses pieds, étalées les unes sur les autres comme du bétail, se vidant de leur propre sang. Sa soutane d'ordinaire immaculée était maintenant tachée du sang de ses victimes mais cela n'avait aucune importance, il avait été choisi car il est un serviteur loyal à la puissance suprême. Il était vital de prendre ces vies, de les sacrifier, se dit-il.
Après plusieurs années de recherche,  le père Mathieu avait enfin accompli sa mission, il avait retrouvé la fille, celle qui conduira le monde à sa perte. Maintenant il était pressé de l'annoncer à son seigneur et maître, mais pour cela, il fallait l'invoquer. Cependant cette invocation nécessitait des sacrifices , voilà pourquoi prendre la vie de ces nones était nécessaire. Ces vies misérables, dépourvues d'intérêt serviront à accomplir une œuvre plus grande.
Il regarda autour de lui et prit une inspiration. A cette heure de la nuit aucune âme ne viendra troubler le rituel. La plus grande difficulté maintenant était de tracer le pentagramme car il devait comporter des dessins compliqués: deux triangles réunis en une seule figure dans le pentagramme même, une étoile à six rayons au centre, formant ainsi le signe sacré du Sceau de Salomon. Cependant, tout ceci devrait être à l'envers, c'était d'une importance capitale.
Une heure après avoir fini de tracer le pentagramme, il l'étudia minutieusement , et fut content de son œuvre. L'heure était maintenant venue d'invoquer le fils de Dieu.
Il fit quelques pas en arrière mettant ainsi une certaine distance entre lui et le pentagramme et enfin récita l'incantation en langue ancienne.

-Accepte cette offrande, ô fils de Dieu et que les portes de la vérité s'ouvrent. GABRIEL, fils de celui qui EST, je t'implore d'apparaître.

Le charme se produit instantanément, la température chuta brusquement, un flot de lumière aveuglante transperça alors l'obscurité, puis il y eut comme une déchirure dans l'espace.
Même après avoir déjà assisté au phénomène, le père Mathieu resta ahuri devant un tel spectacle. Emerveillé, il s'inclina très bas et ferma les yeux car il était très dangereux de voir un ange sous sa forme originelle, on risquait de perdre la vue.
Quelques minutes passèrent laissant le temps à l'ange de Dieu de prendre forme humaine, puis le père Mathieu ouvrit les yeux et battit des paupières. II était là, GABRIEL , l'un des saints Anges, préposé au paradis, aux dragons et aux Chérubins. Dans toute sa splendeur. Majestueux. Jamais le père Mathieu n'avait vu une telle splendeur. D'après la sainte bible, Gabriel n’était pas seulement un des fils de Dieu, il avait pour mission d'intervenir sur le destin des mortels. C'était aussi pour cela que le père Mathieu lui était dévoué . Il était son salut et le salut de l'humanité.
Le plus parfait des êtres de la création se tenait là, devant lui, il émanait de lui une puissance surhumaine.
Une clarté vive émanait de lui. Ses ailes blanches déployées encadraient toute la pièce, ses épais cheveux bouclés d'un blond presque blanc lui arrivaient aux épaules, ses yeux bleus saphir lançaient des éclairs.  Il cligna des yeux plusieurs fois car il était difficile de le fixer très longtemps même sous cette apparence humaine.
une telle perfection n'appartient pas à ce monde. Se dit le père Mathieu.

-Comment oses-tu m'invoquer mortel !

Sa voix aiguë répercuta les murs et résonna longuement entre les parois de pierres . Ses yeux flambaient de colère, mais après avoir aperçu  les corps étalés près du pentagramme, un petit sourire vicieux naquit sur les lèvres de l'ange. Le père Mathieu s'inclina très bas puis se mit à genou. Il prononça ensuite les mots suivant avec mille précaution.
-Je ne suis qu'un misérable messager seigneur. Dit  le père Mathieu avec respect et déférence...... nous ...nous avons retrouvé la fille.
L'ange adressa alors au prêtre un sourire contrit.

-Où?

-A Portland, aux Etats-Unis, maître.

-Je te félicite pour le travail remarquable que tu as effectué. Il a porté ses fruits. Lève-toi  "le père Mathieu s’exécuta aussitôt"  prépare mon armée, bientôt une immense fureur se déchaînera et consumera ce monde. Personne ne pourra plus me barrer la route. Une nouvelle ère vient de commencer.

-Que votre volonté soit faite, Seigneur...mais la fille est encore humaine seigneur...et peut choisir de le rester. Comment comptez-vous vous y prendre si elle choisit cette option?

Tout à coup , l'ange commença à disparaître, on aurait dit du brouillard se dissipant dans l'atmosphère. Le phénomène était saisissant . ses mains et ses pieds disparurent en premier, vint ensuite son visage. Mais avant de disparaître complètement, l'ange répondit au père Mathieu d'une voix lointaine , cela résonnait comme un écho.

-En faisant germer une idée dans sa tête et en la laissant cheminer dans  son esprit. Cette idée se développera jusqu'à ce qu'elle dévore la confiance qu'elle a en elle et envers ceux qu'elle aime. Une fois remplie de doutes, elle sera prête à emprunter un autre chemin. Le chemin que je la pousserais à arpenter. Les humains sont les meilleurs architectes de leur propre décadence. Si je lui donne une corde, tu verras que...fatalement, elle finira par se pendre.






11 commentaires:

  1. Oui oui ouiiiiiiii alors là oui lol
    Je surkiffe ce chapitre.
    tu m'a fait pleurer, la souffrance d'Alexandra ne me laisse pas indifférente, j'ai juste eu envie de la prendre dans mes bras.
    j'ai aussi rigolé. Brian est un personnage intéressent.
    Je ne parle même pas de Jason ^^
    hé les filles, vous êtes des vrais sadiques.
    Je dois attendre jusqu'à la semaine prochaine , c'est pas juste.

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  2. Ouh la la je suis fan de ton histoire ! Ah Jason Jason Jason hâte de savoir ce qu'il va se passés avec Alex !!!!! # Admi de la page Citation Twilight

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  3. @m'anais: arffffff j'adore !!!!! t'as de la chance que je l'avais dja lu ce chapitre !!! mais mtn je veux la suite !!!!!!!!!! lol

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  4. Rien à dire c'est toujours aussi bien et le suspens est à son comble! Je suis impatiente de connaître la suite comme d'hab ^^

    elena.

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  5. Wahouuuuuu!!!!!!!excellent!J’adhère, j'adhère.
    Je trouve se chapitre très bien mené ^^
    Trop envie de savoir ce qui va se passer entre Alex et Jason.
    Continu (tu pourrais pas publier plus tôt par hasard??????)

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    1. Mouhahahah c'est a cause de moi ce délai...
      Je vois avec Audrey où sa en ai pour les corrections...je reviens avec une date ;)
      Bisou

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  6. Je suis accros. la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite
    SVP.

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  7. toujours pas de suite? suis en manqueeeeeeeeeee lol

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    1. Je vais publier le Chapitre 5 vendredi...

      Après cela, on devra attendre un peu avant d'avoir une suite...Anais prend des vacances :):)

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  8. Juste un petit mot pour te dire que ta fic est toujours aussi bien !!! Bref, je suis en train de devenir accro !!!

    Electra.

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