Voici un extrait de la "Fille-Sortilège" de Marie Pavlenko, roman de fantasy young-adult, dernier coup de cœur en date:
« Je
songe à Malcor, à cette façon qu’il avait de s’endormir le ventre calé sur mon
dos, ses mains calleuses posées sous ma tunique. Son souffle ample chatouillait
mon oreille et j’oubliais la promiscuité, la puanteur, l’avidité, le désespoir.
Je n’avais plus peur. Dans le noir de l’husta, je rêvais de suspendre le
mouvement des étoiles, le bouillonnement infect de la vie. Je voulais arrêter
le temps, rester dans ses bras pour toujours. Les vœux des petites filles sont
naïfs. Dérisoires. Malcor est un souvenir, il a été dépecé, vendu, calciné, que
sais-je… je ne sentirai plus son torse tiède contre moi. Je ne le verrai plus
creuser la terre, se redresser et essuyer son front d’un revers de manche. La Cité
continue d’enfler, de palpiter. Et Malcor n’est plus là.
Je
vais seule. Arkadi, mi-homme, mi-enfant, dort à côté de moi. Pas contre moi.
J’ai
froid sous ma natte.
Qu’est-ce
qu’on va devenir ? »
Pages
164-165
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