Résumé:
Des bas-fonds les plus sordides aux éclats de la cour princière, la cité d’Arachnae se livre sans fards, gangrenée par l’horreur et les excès. Dans le Labyrinthe où se côtoient la misère et le vice, des cadavres d’enfants torturés sont retrouvés. Théodora, la belle bretteuse libertine, est contrainte de s’allier avec l’austère Capitaine Gracci pour faire cesser ces crimes, alors qu’une guerre souterraine sans merci se joue entre le prince Alessio et les Moires, ses conseillères, et qu’une secte mystérieuse semble étendre son influence sur l’aristocratie décadente.
Ces alliés que tout oppose parviendront-ils à dénouer la trame des possibles, ou se laisseront-ils engluer dans la toile de la Destinée ?
Ces alliés que tout oppose parviendront-ils à dénouer la trame des possibles, ou se laisseront-ils engluer dans la toile de la Destinée ?
L'avis d'Audrey:
Tout d'abord je tiens à remercier l'opération masse critique de Babelio et les éditions Mnemos pour ce titre.
Une découverte étonnante:
J'ai ainsi découvert une maison d'édition spécialiste du merveilleux, de la Fantasy, qui laisse la part belle aux auteurs français. J'ai découvert leur très beau catalogue présentant des couvertures magnifiques et leur nouvelle collection poche Hélios, qui promet des titres très intéressants.
J'ai ainsi découvert une maison d'édition spécialiste du merveilleux, de la Fantasy, qui laisse la part belle aux auteurs français. J'ai découvert leur très beau catalogue présentant des couvertures magnifiques et leur nouvelle collection poche Hélios, qui promet des titres très intéressants.
Ceci étant dit je rentre dans le vif du
sujet, et j'avoue ne pas savoir par quel bout commencer ma chronique. J'ai été happée par un univers riche, par une intrigue inquiétante, et par des histoires alambiquées, je me suis sentie bouleversée et assez perdue.
En effet, il est un fait indéniable, Arachnae a été pour moi une lecture loin de
tous mes choix littéraires habituels. Un roman original, très particulier
qui m'a plongé dans un univers noir. Et noir est peut être encore trop pale
pour décrire l'atmosphère qui règne dans ce récit.
Nous entrons ainsi, avec cette histoire, dans le genre "dark fantasy".
Nous suivons différents personnages à
travers une narration à la troisième personne, et un point de vue omniscient.
Nous allons et venons en différents lieux, passons d'un personnage à
un autre, poursuivons notre lecture avec angoisse et appréhension, témoins
impuissants de certaines horreurs. Il est sujet ici d'enquête, de meurtres
et de barbaries qui se multiplient, d’intrigues de pouvoir qui se referment
au fur et à mesure de la lecture.
Une probable héroïne:
Théodora est ce qui se rapproche le plus
d'une héroïne, nous la suivons un peu plus que les autres à travers son enquête et ses tourments
personnels. Jeune assistante du maître d'arme de l'Académie, elle s’essaie
à tous les vices, le soir dans les endroits sordides de la ville. Le jeu,
l'alcool, l'ambroisie, et les partenaires... Impossible pour elle d'assumer son
destin, ni de rester fidèle en amour. Elle néglige ainsi ses talents de
bretteuse, ses dons de divination, et surtout son amante la belle Ornella.
Une intrigue de pouvoir:
Pendant ce temps le Prince d'Archnae,
Alessio, tente de déjouer les trahisons, et de gouverner la cité avec les
Moires. Les Moires sont ces magiciennes conseillères qui ont une certaine influence sur le
pouvoir. Alessio déteste ouvertement ces trois femmes, les méprise, se sert de
tout le monde, y compris de son épouse et de ses enfants pour régner en
maître absolu. Il est question ici de lutte entre le masculin et le féminin.
Dans ce roman, les femmes ont une place prédominante dans le pouvoir, elles occupent
les plus hauts postes, princesse héritière, gouverneur, maître espion, etc.
Ainsi, dans l'univers imaginé par l'auteur, les femmes dominent, de bout en
bout, et l'homme n'a qu'une valeur de figuration. Avec le Prince Alessio,
ce pouvoir ancestral des femmes est menacé.
Cela étant les enjeux "politico-magiques" d'Aracnae m'ont pas mal échappés par manque de détails , d'informations me permettant de comprendre son fonctionnement.
Cela étant les enjeux "politico-magiques" d'Aracnae m'ont pas mal échappés par manque de détails , d'informations me permettant de comprendre son fonctionnement.
L'intrigue:
Parallèlement la cité connait des jours
sombres, une série de meurtres d'enfants, de tortures indescriptibles ont lieu
sur l'autel d'un culte démoniaque...
Théodora
se retrouvera au cœur de l'enquête pour arrêter cette
barbarie. Elle plongera dans les affres d'une
cité complètement débauchée et sinistre. De bordel et bordel elle ira
à la rencontre de tous les vices, les injustices, les malfaisances
qui ont lieu en toute impunité.
Dans ce roman nous plongeons dans une
tragédie urbaine qui fait froid dans le dos, sous fond de fantasy.
Aucune description ne nous sera épargnée, les lieux sordides ou les tortures
infligées à des enfants. De plus les thèmes abordés sont terribles. Nous sombrons progressivement dans l'univers de la prostitution, la pédophilie,
l'esclavage, la drogue, la misère absolue, la puissance et la domination des
plus riches sur les petites gens, les meurtres, les intrigues et les trahisons...
"Les misérables" à cotés c'est du pipi de chat. Tout cela se
dévoile sous une ombre magique de pouvoirs télépathiques étranges.
Dans cette enquête, le corps, les
sentiments importent peu. Théodora et Ornella, héroïnes sur le
terrain, auront à cœur de dénouer, déjouer ces horreurs. Elles
n'auront aucun scrupule à se prostituer, à tuer, à tricher... Et c'est une
véritable évolution subtile des personnages que nous suivons au fur et à mesure que
l'enquête avance.
Vous l'aurez compris, mon
petit cœur sensible de lectrice en a pris un coup. Dark fantasy est
un terme encore trop faible pour ce genre que j'ai trouvé à la limite de toutes
les horreurs humaines ou inhumaines.
L'écriture:
Cependant, Charlotte Bousquet maîtrise
avec minutie son récit. Sait où elle nous mène, même si moi, j'ai été plus d'une fois perdue. Elle se délecte de
nous faire souffrir à petit feu, comme un bourreau. A quoi bon suivre une
héroïne de bout en bout, non elle alterne sans cesse, d'un personnage à un
autre, d'une intrigue à une autre. Elle ne nous offre aucun bon sentiment gratuit, tout est dans l'urgence, la souffrance, les regrets...
On est très loin du miel, on est dans le fiel. Le récit est incisif et nous
écorche. Les personnages étranges et insaisissables sont pourtant attachants.
Certes, il y a cette finesse d'écriture,
ce registre soutenu, ce lexique bien choisi qui nous rappelle d'autres époques.
Il y a des passages poétiques, des scènes de pièces théâtrales, des
descriptions imagées de divinations... qui font que l'écriture est magnifique.
Enfin, je n'ai pu m'empêcher de retrouver
cette atmosphère insaisissable et sombre de "L'assassin royal",
autre titre incontournable de la fantasy, ou encore ces trahisons lugubres de
pouvoir et de débauches que l'on peut lire dans "Le trône de fer"
très en vogue en ce moment.
Charlotte Bousquet, n'empreinte rien à personne, son style est bien personnel. Elle nous dresse juste son roman dans la même veine de certains grands titres du genre.
Charlotte Bousquet, n'empreinte rien à personne, son style est bien personnel. Elle nous dresse juste son roman dans la même veine de certains grands titres du genre.
Indéniablement "Arachnae"
est un titre bien à part, une lecture très particulière. Certes elle m'a
malmenée, mais je ne peux mettre en doute sa richesse et ses qualités
narratives.
Je lirais certainement les deux autres
volets, qui ne sont pas une suite à proprement dit, mais nous proposent de
nouveaux personnages. J'ai l'espoir que dans le lot, dans tout ce noir,
j'y trouve une petite once de rose ... L'espoir fait vivre!
La fille de la couverture me fait penser un peu à Jennifer Lawrence dans Hunger Games héhé
RépondreSupprimeroui c'est vrai, j'adore cette couverture
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