Il y a tant et tant d'extraits et de phrases que j'aimerais relever dans les oeuvres de Bottero.
Hurij Ingan
caressa une de ses tresses, mal à l’aise.
-Désolé, Piu,
mais là, c’est moi qui ne comprends pas. Qu’entends-tu par réponse du savant et
réponse du poète ?
Elle lui sourit.
-C’est une
formule magique. Une façon différente d’appréhender le monde si tu préfères. Ma
mère me l’a offerte quand j’étais toute petite et, depuis, elle a souvent guidé
mes pas.
-Ta mère ?
-Non, la formule
magique. Ma mère est morte quand j’avais trois ans. Peut-être quatre.
-Ah, et euh… Piu ?
-Oui ?
-Que répondent
ton poète et ton savant à la question que je leur ai posée ?
-Pour l’instant,
ils restent silencieux. Tu les as surpris, grand chef, et ils demandent un peu
de temps pour y voir clair.
Hurij soupira.
-Dis-moi, Piu,
tu ne pourrais pas, une fois, laisser de côté ta façon différente d’appréhender
le monde ? Je te pose une question, tu réponds oui ou tu réponds non. C’est
simple, rapide et efficace.
-Non, Hurij, je
crains que ce ne soit pas si simple.
-Mais…
-Demain soir, d’accord ?
Il ouvrit la
bouche, la referma, puis écarta les bras pour montrer qu’il capitulait.
-Comme tu veux.
Il se raidit
soudain. Ellana s’était approchée de lui jusqu’à le toucher. Elle se pencha
encore…
-J’ignore ce que
répondront le savant et le poète à ta jolie question, lui murmura-t-elle à l’oreille,
mais quel que soit leur avis, il faut que tu saches que jamais personne ne m’avait
offert d’aussi belles paroles.
Elle effleura
ses lèvres d’un baiser soupir.
Il tressaillit,
voulut l’enlacer, elle glissa entre ses mains, insaisissable. Le temps qu’il se
lève, elle avait disparu. Comme si elle n’avait jamais existé.
-Demain soir,
chuchota la nuit.
***
Le pacte des Marchombres
tome 2, Ellana L’envol, P.Bottero, Rageot, p.
150-151.
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