Je vous propose de vous plonger ou vous replonger dans un doux passage de "Keleana tome 2, La reine sans couronne"
Si vous n'avez pas encore découvert cette série, foncez, c'est un petit régal...
Elle avait bien
abandonné son poste, mais pas pour parer à un danger.
Il croisa les
bras. Keleana avait quitté son poste pour…danser.
La musique
parvenait jusqu’au pied des marches, où keleana valsait seule. Elle pinçait
même d’une main le bas de son manteau noir comme la jupe d’une robe de bal,
tandis que son autre main reposait sur l’épaule d’un cavalier invisible. Il était
partagé entre l’envie de rire, de vociférer et de rentrer feignant de n’avoir
rien vu.
Elle tourna dans
un mouvement fluide et gracieux qui l’amena juste en face de lui, et se
pétrifia.
La troisième
option n’était donc plus envisageable. Ce serait soit le rire, soit la
réprimande, bien que ni l’un ni l’autre ne lui parusse de mise.
Même au clair de
lune, il voyait son expression renfrognée.
-Je m’ennuie à
périr et je meurs de froid, expliqua-t-elle en lâchant le bas de son manteau.
Immobile en haut
de l’escalier, il ne la quittait pas des yeux.
-D’ailleurs c’est
votre faute, poursuivit-elle en fourrant ses mains dans les poches. Vous m’avez
ordonné de rester ici, d’où j’entends cette musique merveilleuse. (La valse
jouait toujours, remplissant d’échos l’air glacé.) A qui la faute ? C’est
comme d’asseoir un affamé devant un festin en lui interdisant de manger. Ce que
vous avez également fait, du reste, quand vous m’avez forcée à assister à ce
dîner officiel.
Elle jacassait
sans interruption et il devina à son visage assombri qu’elle était mortifiée d’avoir
été surprise par lui. Il se mordit la lèvre pour réprimer un sourire et
descendit les marches menant à l’allée de gravier.
-Vous, la plus
illustre assassineuse de l’Erilea, vous êtes incapable de monter la garde pendant
quelques heures ? demanda-t-il.
-Pour surveiller
quoi ? siffla-t-elle. Des couples qui s’éclipsent pour aller se bécoter
entre deux haies ? Ou son Altesse Royale
qui danse sans trêve ni repos ?
-Seriez-vous
jalouse ?
Elle s’esclaffa.
(…)
-Quand j’ai
entendu la musique, j’ai eu envie de danser un instant, expliqua-t-elle. Juste pour…
pour tout oublier le temps d’une valse, et faire semblant d’être une fille
comme une autre. Bon, reprit-elle avec un regard mauvais, maintenant, allez-y,
passez-moi un savon. Quelle sera ma punition ? six kilomètres de plus dans
le parc demain matin ? Une heure d’entraînement ? Le supplice du
chevalet ?
Ses paroles
étaient empreintes d’une telle amertume qu’il en resta désemparé. Oui, ils
auraient cette petite conversation sur son abandon de poste, mais maintenant…
maintenant…
Chaol s’approcha
de la barrière invisible.
-Accordez-moi
cette danse, dit-il en lui tendant la main.
Sarah
J.Maas, Keleana, La reine sans couronne. p.169-170.
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