J’ai donc été
chanceuse j’ai découvert Lune Mauve en avance grâce à Babelio et son opération Masse
critique.
J’ai la méchante
tendance à voir les choses du mauvais angle, et je me suis dit « s’ils
offrent ce bouquin, c’est soit par qu’il est moyen, soit qu’ils veulent faire
un bon coup de promo avant sa sortie ». Oui j’avoue, j’ai mauvais esprit,
une véritable peste.
Bref, je reçois
le roman, le petit livret de presse qui va avec… Et je me lance. Petit à petit je
suis agréablement surprise. Puis emballée. Et finalement enchantée.
Lune mauve est mon dernier
coup de cœur jeunesse, une « petite perle », qui rejoint illico mes
chouchous en littérature jeunesse. Ça m’apprendra à avoir mauvais esprit ! Et là, que du
bonheur, je réalise que l’auteur est française et que je vais pouvoir lui dire
tout le bien que je pense de son roman !
Ainsi, je suis
allée à la rencontre de Marilou Aznar !
(Oui je suis méchante, mais je peux me faire sympa et convaincante dès qu’il
s’agit d’obtenir une interview). C’est avec un
plaisir fou que j’ai accueilli la réponse positive de Marilou de se soumettre à
mes impitoyables questions.
Merci pour elle,
et voici pour vous !
et j’ai souri
à l’article les « 5 conseils avant d’envoyer un manuscrit ». On sent
le vécu, l’expérience… Comment s’est passé ton parcours entre l’idée d’écrire
et la publication chez Casterman ?
Marilou : Lune
Mauve est mon premier roman.
Le
projet d’écrire un livre me trottait dans la tête depuis longtemps, mais je ne
m’y étais jamais vraiment attelée. Un jour, je me suis lancé un défi, et j’ai
écrit les premières pages de Lune Mauve.
L’histoire était encore très floue à ce moment-là, j’avais des images en tête,
une fille sur une falaise, une mère disparue, et bien sûr une
lune mauve… J’ai ensuite écrit la fin et quelques scènes qui étaient déjà très
précises en moi, puis j’ai fait une pause pour remettre le scénario à plat et
faire un synopsis ce qui allait vite devenir la trilogie. Quand j’ai terminé
mon premier jet, je l’ai fait lire autour de moi, et grâce à ce retour
précieux, j’ai corrigé les incohérences, les passages peu clairs, les fautes de
syntaxe et d’orthographe, etc. Ensuite, j’ai envoyé mon manuscrit aux dix
éditeurs jeunesse les plus connus.
J’ai
eu plusieurs refus type, des lettres me suggérant des modifications et
finalement, j’ai signé un contrat avec Casterman.
Audrey : Dans ce fameux article, tu
évoques le fait de se renseigner en librairie et sur le Net, à propos des
livres qui font l’unanimité, qui remportent un succès auprès des
lecteurs ! On voit bien que l’avis
des lecteurs t’importe. Comment vas-tu à leur rencontre ?
Marilou : Effectivement,
l’un de mes conseils est de lire beaucoup, et notamment les livres que publient
nos éditeurs préférés. L’idée n’est pas du tout de copier les best-sellers et
d’écrire une histoire en fonction d’un hypothétique lecteur, mais de comprendre
les mécanismes de la fiction, le travail sur la psychologie des personnages,
sur l’émotion du récit, sur le style, etc., et de mettre ces techniques au
service de notre imaginaire, de notre univers unique.
Mais
il est vrai que je ne peux m’empêcher de me mettre à la place du lecteur quand
j’écris. Je suis ma pire critique, ennuyer le lecteur est pour moi un crime (presque)
impardonnable ! C’est comme ça que je conçois l’écriture, comme quelque
chose qui partage. L’auteur ouvre les portes de son monde intérieur en espérant
que d’autres aient envie de s’y perdre.
Je
commence tout juste à aller à la rencontre des lecteurs pour la bonne et simple
raison que jusqu’à ces dernières semaines, très peu de gens avaient tourné les
pages de Lune Mauve. J’ai créé un
blog et une page Facebook pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur mon
univers, et je suis ravie d’avoir des retours (quels qu’ils soient) sur le
livre !
Audrey : Allons-y, rentrons dans le vif du
sujet, le roman ! L’ambiance « impitoyable » de Darcourt
notamment. On sent bien que le lycée n’est pas loin de toi… il t’en reste des
séquelles. Lesquelles ?
Marilou : Je
suis loin d’avoir séjourné dans une jungle aussi impitoyable que celle de
Darcourt. Mon lycée était un lycée de province bien plus tranquille. Mais je
crois que, quel que soit l’établissement, il s’instaure toujours une hiérarchie
sociale assez brutale entre les adolescents et chacun cherche à trouver une
place pas trop éloignée du soleil de ce système. J’ai essayé de traduire ce mal-être,
ce sentiment de vouloir changer de peau que peuvent parfois ressentir ceux qui
sont un peu à l’écart.
Audrey : Séléné Sigismonde (oui, je me
fais plaisir, j’écris les deux noms) est une héroïne qui sort de nos clichés en
lecture jeunesse. Quelles ont été tes attentes concernant ton héroïne ?
Marilou : La
mère de Séléné a disparu lorsqu’elle était enfant, et cette blessure ne la
quitte pas. Elle vit seule avec son père, un professeur de littérature un peu
excentrique qui l’a maintenue éloignée des réseaux sociaux et des loisirs des
ados de son âge. C’est une fille sauvage, secrète, un peu hors du temps, sa vie
est comme en suspens. Son arrivée à Darcourt va la sortir de sa coquille, et
même si le processus est douloureux, la forcer à grandir et à affronter les
évènements qui vont s’enchaîner.
Audrey : Le roman est d’après moi
évolutif. Les trois parties sont réellement distinctes et suivent un chemin qui
amène l’héroïne, et nous, pauvres lecteurs, vers une intrigue progressive. J’ai
eu l’impression que tu avais déjà écrit toute la trame, que toute l’histoire
était bouclée et que tu nous en donnais une introduction. Est-ce cela ou
rien n’est encore très figé ?
Marilou : J’ai
en effet une idée assez précise d’où je veux aller dans la trilogie, même si
les personnages nous jouent parfois des tours. Il m’est arrivé plusieurs fois
de modifier l’action au cours de l’écriture. Les meilleures idées viennent
souvent en écrivant et il est illusoire de vouloir tout planifier.
Audrey : La question qui tue, comment
réussir à mettre en place une intrigue « fantasy » sans tomber dans
le « déjà vu ». Comment inventer tout un univers, évoquer des noms de
lieux aussi parlants et pourtant uniques ?
Marilou : J’adore
les civilisations anciennes, et je voulais que l’élément fantastique de Lune Mauve repose sur une base historique
(il n’y a pas de magie, pas d’elfes). L’univers imaginé empreinte ses codes à
la Babylone antique. Il intègre les coutumes, l’architecture et les dieux de
Sumer (Ishtar, Marduk, etc.). C’est un monde parallèle où cette civilisation
s’est développée sous l’influence d’une lune révérée comme une divinité.
Audrey : Transition toute faite,
parle-nous de tes inspirations littéraires en jeunesse, fantasy ou autre ?
Marilou : J’avoue
que je ne suis pas une grande fan de fantasy : je n’ai lu que Le Seigneur
des Anneaux et Games of Thrones. Quand j’étais enfant, je lisais beaucoup de
classiques (Dumas, Hugo, Théophile Gauthier, les sœurs Brontë, etc.), de
littérature jeunesse (Enid Blyton, Frances Hodgson Burnett, Louisa May Alcott, les
Alice, Le club des Cinq, les Fantomette, etc.) et des œuvres fantastiques et
gothiques (le Dracula de Bran Stoker, les livres de Sheridan le Fanu, Frankenstein,
les contes d’Allan Edgar Poe)…
J’ai d’autres influences aussi, visuelles, comme Blade Runner, Dune, Star Wars, Indiana Jones, Albator…
J’ai d’autres influences aussi, visuelles, comme Blade Runner, Dune, Star Wars, Indiana Jones, Albator…
Audrey : La question perso, combien de temps
passes-tu à écrire, quels sont tes rituels, les habitudes qui te mettent dans
l’ambiance ?
Marilou : Cela
dépend. J’essaye d’écrire tous les jours, mais ce n’est pas toujours possible.
Je me méfie des rituels, j’aurais plutôt tendance à vouloir désacraliser l’acte
d’écrire. Je peux écrire partout, sur un coin de table avec les dessins animés
de mes enfants en fond, sur la plage, je n’ai pas besoin de grand-chose, à part
d’une perfusion de caféine. J’aime aussi écrire la nuit. Parfois, j’écoute mes
morceaux préférés à fond avant d’écrire mais surtout pas pendant, cela me sort
du texte.
Audrey : Impossible de ne pas évoquer mon
cheval de bataille, la couverture. Oui, je suis impitoyable envers toutes ces
mauvaises illustrations et surtout ces quatrièmes de couverture qui en disent
trop ou disent n’importe quoi. Là, rien à dire, impeccable. Quelle a été ta
participation dans ce travail ?
Marilou : C’est
toujours l’éditeur qui tranche au final, mais j’ai eu le privilège d’être
impliquée dans le processus (cela me tenait très à cœur). On m’a permis de
soumettre des idées (inspirées de ma page Pinterest) et de faire des remarques.
La (très talentueuse) directrice artistique de Casterman a ensuite présenté
plusieurs projets, et le résultat final nous satisfait tous et correspond
parfaitement à l’ambiance du livre, en ce qui me concerne.
Pour
la quatrième de couverture, l’équipe éditoriale souhaitait donner la parole à
Séléné. C’est une excellente idée. L’extrait choisi plonge le lecteur dans
l’ambiance et reflète bien les différentes facettes de l’histoire, je crois.
Audrey : Pourrons-nous avoir la chance de
te rencontrer prochainement, en dédicace, au Salon du Livre ou ailleurs ?
Marilou : Je
serais en effet en dédicace au Salon du Livre de Paris le dimanche 24 mars de 14 h
à 16 h sur le stand Casterman.
Le lundi 25, je participerai à une table ronde consacrée aux héroïnes jeunesse sur la P’tite Scène du salon de 15 h 30 à 16H30. Ensuite, je passerai sur le stand de Casterman pour une deuxième séance de dédicaces jusqu’à 18H30.
Le lundi 25, je participerai à une table ronde consacrée aux héroïnes jeunesse sur la P’tite Scène du salon de 15 h 30 à 16H30. Ensuite, je passerai sur le stand de Casterman pour une deuxième séance de dédicaces jusqu’à 18H30.
Je
serais aussi à la libraire L’Arbre à Lire (Sartrouville) le 6 avril à 14 h
Audrey : La question pratique, à quand le
tome 2 ?
Marilou : La
sortie du tome 2 de Lune Mauve, l’Héritière, est prévue pour mai ou juin
2013.
Marilou : Oui,
bien sûr ! Et aussi des membres d’une secte sanguinaire, une généticienne
roumaine, un dandy originaire du Sri Lanka, une prêtresse d’Ishtar, et toujours
Séléné, Nora, Carbone le chat, Julien, Alexia, Custines la prof sadique,
Scarlett, Thomas et la fille aux cheveux gris…
Audrey : La dernière question posée à
tous les auteurs harcelés par mes soins, quel a été ton dernier coup de cœur
littéraire ?
Marilou : Je
suis une lectrice très éclectique, et je dévore énormément de livres (en
français et en anglais (je n’ai pas la patience d’attendre la traduction !))
Les derniers livres que j’ai adorés sont :
Les derniers livres que j’ai adorés sont :
Special Topics in Calamity Physics (La
physique des catastrophes) de Marisha Pessl (dont j’attends le
prochain livre avec impatience), Freedom
de Jonathan Franzen, et Gone Girl (Les apparences) de Gillian Flynn.
En
jeunesse : les Hunger Games de
Suzanne Collins, Warm Bodies (Vivants) de
Isaac Marion, et Shades of grey (La Tyrannie de l’Arc-en-ciel) de Jasper Fforde.
Un
grand Merci.
Merci à toi !!
J’ai
encore tant de questions… Mais j’ai peur de trop en dévoiler sur le roman. Je
vais les garder pour la sortie du tome 2 ! RDV à prendre !
J’espère
que comme moi vous serez sous le charme de Lune Mauve, et si vous ne l’avez pas
encore découvert, foncez !
Retrouvez la chronique de Lune Mauve Ici
Retrouvez la chronique de Lune Mauve Ici
cool cette interview!Ca me donne bien envie en tout cas de me lancer dans cette lecture.....Je souhaite à Marilou Aznar de se faire une place dans ce métier et merci Audrey pour m'avoir fait découvrir cette auteure.....
RépondreSupprimerTwix, ravie si je peux faire plaisir et partager...
RépondreSupprimersuper ta chronique audrey!! oublie pas de me faire passer le livre il a l'aire super!! :)
RépondreSupprimerbizz
super ta chronique audrey!! oublie pas de me faire passer le livre il a l'aire super!! :)
RépondreSupprimerbizz
bon après 40p j'arrive pas à me faire au style, je vais essayer de continuer mais c'est pas gagné !
RépondreSupprimerj'ai lu 200p finalement et trop mou pour moi
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