En ce moment Marie Pavlenko est dans la lumière pour la sortie en librairie de son nouveau roman fantasy "La Fille-Sortilège".
Si l'héroïne, Erine est aussi attachante que Saskia, on change complètement d'univers...
Marie nous offre un roman noir et poignant, une histoire qui bouleverse et nous embarque dans une aventure pas si fantasy que cela...
Un très beau roman jeunesse qui nous entraîne dans une série d'actions et nous fait réfléchir. Impossible de sortir indemne d'une telle lecture... il me fallait poser quelques questions à son auteur, manière de rester encore dans l'ambiance.
Marie, toujours adorable et abordable a donc répondu illico à mes questions.
Voici pour vous:
Audrey : Premièrement,
va-t-il y avoir une suite, aux aventures d'Érine?
Marie :A priori non, mais qui
sait ce que la vie nous réserve ? :)
Audrey : Pas
trop difficile de passer de Saskia à La Fille-Sortilège, d'un univers à
l'autre, de suivre des personnages si différents ?
Marie : Si. J'imagine que chacun gère la chose de façon
différente, mais de mon côté, c'est compliqué, d'autant que j'écris à la
première personne dans les deux cas, et que je suis très attachée aux
personnages principaux. Le fait que La
Fille-Sortilège vive désormais sa vie, dans les librairies, et j'espère,
dans les mains de nombreux lecteurs, m'aide énormément à être avec Saskia,
maintenant. Pour être franche, ces derniers mois, c'était dur. Érine était
partout, j'avais du mal à me reconnecter à Saskia. Il fallait que je me
réapproprie sa personnalité, ses réactions, son ton.
Audrey : Comment
as-tu atterri chez Pandore, cette magnifique collection du Pré aux clercs,
(j'adore leurs couvertures, ils ont gagné le pari pour attirer ma curiosité de
lectrice)?
Marie : Xavier Mauméjean, le directeur de la collection, que je
ne connaissais pas, est venu me voir à une dédicace. Il m'a proposé de
réfléchir à un projet pour une collection YA. La seule contrainte était
d'écrire un « one-shot », autrement dit, un tome unique. Pour moi,
c'était un challenge, et ça m'a plu. Ça pouvait me permettre d'explorer
d'autres horizons, et de travailler une tonalité différente. Quelques mois plus
tard, je lui ai envoyé un synopsis qui s'appelait La Cité des Six. :)
Audrey : Pourquoi
ce choix de malmener autant les personnages de ton roman dans La Fille-Sortilège ? Tu avais des
envies de tragédie, de faire souffrir tes lecteurs, de sang, de baston, tu
avais envie d'un "livre de mec"?
Marie : Je ne pense pas que les personnages de La Fille-Sortilège soient plus malmenés
que les enfants qui crèvent de faim en Afrique, ceux qui travaillent et
fabriquent des briques ou des fringues pourries de produits chimiques, que les
ados enrôlés de force dans les conflits armés, ou que les femmes violées et
torturées... Ce que je veux dire, c'est que l'horreur appartient à la vie, et
que j'avais envie de mettre en scène un monde en apparence idyllique qui se
révèle être atroce dès qu'on vit à sa marge. Par ailleurs, j'avais un challenge
personnel, qui était de proposer un livre différent de Saskia, plus masculin,
c'est vrai, plus dérangeant, dans tout ce que ce terme peut recouvrir de brutal
et de sublime. Je voulais voir si je pouvais donner une claque, je crois.
Audrey : Es-tu
capable de nous écrire un roman "guimauve", juste pour voir ?
Marie : Je ne crois pas :) C'est grave ?
Audrey : Bon,
moi j'y ai vu un petit cocktail mélangeant certains ingrédients: du Bottero, du
Robin Hobb, un peu de dystopie, un poil de bons romans jeunesses ? C'est
voulu ou involontaire ?
Marie : Alors, d'abord, merci, parce que me comparer à de grands
noms pareils est très flatteur. Par ailleurs, j'ai très peur de te
décevoir ! De Bottero, je n'ai lu que les 100 première pages du tome 1 d'Ewilan... et je ne l'ai pas terminé (je
devais être de mauvais poil). De Robin Hobb, je n'ai lu que le tome 1 de L'Assassin Royal. J'ai beaucoup aimé, et
je lirai probablement la suite un jour, mais je suis plus fan et je connais
mieux des écrivains telles qu'Ursula Le Guin ou Anne McCaffrey... En ce qui
concerne la dystopie, il y en a beaucoup, j'en ai lu peu... Mais je pense que
c'est dans l'air du temps :) Donc non, ce n'est pas voulu !
Audrey : Tu
as ta page facebook, ton blog, tu es présente sur le blog de la collection
Pandore, le net prend une place de plus en plus grande dans le métier
d'écrivain... Comment gères-tu le tout, quelle influence prend-il dans ton
travail ?
Marie : Ça m'influence peu, mais je gère très mal. J'y passe
trop de temps. Depuis quelques semaines, je m'astreins à y aller moins, et je
me concentre surtout sur mon blog et mes mails, auxquels je réponds toujours.
Le reste est surtout chronophage et addictif. C'est à tel point que pour
terminer le troisième tome de Saskia, je confie la box à mon compagnon le matin pour ne pas perdre trop de temps
(quelle honte...) !
Audrey : Une
dernière pour la route, le tome 3 de Saskia, c'est pour bientôt ? Comment
anticipes-tu les adieux à ton héroïne, pas trop dur ?
Marie : Je recule, je recule, je recule, et si je continue, je
vais finir par être en retard ! Sérieusement, c'est difficile, mais je
sais qu'il va falloir y passer. Le tome 3 est prévu pour le mois d'octobre. Et
pour être honnête, la seule façon que j'ai trouvée de dépasser la séparation...
c'est de penser à ma prochaine héroïne :D
Merci encore une fois à Marie de répondre présente pour ses lecteurs!!!
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