Allez un petit peu d'humour, de grincement de dents.
Voici un extrait d'un ouvrage qui change beaucoup de ce qui est publié en jeunesse à l'heure actuelle, et ça fait un bien fou!!!
Premières pages de La fille seule dans le vestiaire des garçons, de Hubert ben Kemoun
« Je tendais ma
main vers mon sac ouvert et lui ses lèvres vers les miennes fermées.
- Sur la bouche !
a-t-il précisé, en avançant ses lèvres, certain de son bon droit.
Et il a brusquement tourné le visage pour que nos deux
bouches s’effleurent.
La paire de baffes est partie d’abord, et mon pied
immédiatement ensuite. Un penalty particulièrement bien placé. Un belle paire
de baffes. Une sonnante et trébuchante, surtout pour Enzo. Il s’est affalé par
terre, le souffle brusquement coupé. Il a fallu que Bastien et Mounir se
précipitent vers lui pour le relever du morceau de trottoir où il venait de se
plier comme pour une prière.
Je respirais comme un animal et me sentais prête pour
continuer la série de tirs au but, bien au-delà du temps réglementaire C’était
disproportionné, Enzo hors-service pour le moment, mais je prenais sur moi pour
ne pas lancer à nouveau mon pied au gré de ma colère.
- T’es complètement
tarée, Marion ! Il voulait juste te faire un smack sympa ! a plaidé
Mounir en avocat de son copain qui peinait toujours à retrouver la respiration.
- Ses smacks, sympas ou
pas, il se les ravale et il s’étouffe avec ! j’ai hurlé en reculant d’un
pas ou deux pour prévenir toutes représailles d’Enzo, du moins quand il aurait
récupéré son souffle et lâché son entrejambe.
Rapidement mais maladroitement, j’ai ramassé mon sac, qui
gisait comme un chat mort à leurs pieds. Je me suis dépêchée de fourrer dedans
le classeur, les bouquins, la trousse et toutes les babioles qui s’étaient
complètement éparpillées jusqu’au caniveau et aux piliers de l’arrêt de bus.
- T’aurais pu le tuer !
C’est fragile les… C’est vachement fragile, les… !
Bastien qui venait de prendre le relais à la barre n’arrivait
pas à trouver les mots pour parler de ce que Enzo continuait à masser.
- Moi aussi, je suis
fragile ! j’ai craché.
Je n’ai pas pu en dire plus, je sentais mes larmes monter.
Ne pas m’excuser, ne pas leur donner l’impression du
moindre regret, ne pas baisser les yeux, et freiner ces cochonneries de larmes
qui gonflaient.
Je restais là, debout à l’arrêt de bus. Je crois que j’attendais
juste de savoir si Enzo allait vivre ou mourir. »
Pages 16-17-18
Ca me donne envie de le lire !!!
RépondreSupprimerj'adore cette répartie!
Supprimermdrrrrr :p
SupprimerEt c'est pas les plus terribles. il y en a de beaucoup plus sympas et pimentées, mais je ne voulais rien dévoiler.
RépondreSupprimerah franchement j'aime bien.Je vais peut-être me laisser tenter.....Pas mon style de lecture habituelle mais pourquoi pas?
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