dimanche 8 juillet 2012

Interview avec Marika Gallman, auteur de "Maève Regan"



Marika Gallman fait partie des rares auteurs francophones de bit-lit. Et de surcroît, des rares auteurs de talent qui ont réussi à nous offrir un roman bit-lit original, rythmé, bourré d’humour et intelligent… Bref pétillant.
Son premier roman Maeve Reagan, rage de dents vient d’être édité chez Milady, et découvert par un plus grand nombre. Si vous ne l’avez pas encore lu, ruez-vous dessus.
Bon je sais je ne suis pas objective, je suis fan de ce premier volet. C’est donc gonflée d’enthousiasme que j’ai demandé à Marika de répondre à quelques questions. J’ai le plaisir de vous livrer ici ce petit interview qui ne manque pas de « mordant »…bon ça va, jeu de mot douteux, je tente de faire de l’humour « à la Marika », que voulez-vous, les influences littéraires…

Audrey : difficile de trouver des questions intéressantes et nouvelles, j’ai déjà lu quelquesinterview, je ne voudrai pas faire « redite », alors je vais réfléchir un peu, ça ne va pas me tuer… je me lance :
Premièrement quels sont tes outils lorsque tu écris, un « petit Robert », un Becherel, un i-pod, un ordi, une TV allumée…bref comme tu le vois j’imagine des trucs déments. En bref quelle est ta plus grande aide d’écriture ?

M.G : Ma plus grande aide ? Les boissons énergétiques à base de caféine et taurine (je ne sais pas si on a le droit de citer des marques, et, de toute manière, j’achète des sous marques qui ont un goût moins dégueu que l’original !). Et sinon ça varie, mais de la musique la plupart du temps, et bien sûr mon ordinateur.

Audrey : j’ai lu que tu avais découvert Twilight de manière improvisée, et que cette lecture « impromptue » t’avais lancée sur le thème des vampires… ? Relate-nous un peu cette histoire d’inspiration de départ.

M.G : Ah la la… On m’a prêté Twilight, je n’ai pas du tout accroché avec Bella, j’ai créé une anti Bella et je me suis demandé comment elle réagirait, elle, si elle était confrontée à des vampires. Pour la version plus complète, il suffit d’aller regarder un peu, j’ai déjà répondu à cette question un nombre incalculable de fois, et je n’ai pas envie de tomber dans du copier coller d’interview :) Mais à côté de la création de Maeve, j’étais déjà fan de vampires depuis mon adolescence passée auprès de Buffy. Je n’avais juste jamais songé à écrire sur le sujet !

Audrey : j’ai aussi appris que tu n’avais pas lu de série bit-lit avant d’écrire MaeveRegan, et depuis ? As-tu rattrapé ce « manque », si je puis dire, et si oui quelles ont été tes découvertes ?

M.G : En effet. Depuis j’en ai lu quelques unes, quand même. Pas mal de trucs que je n’ai pas trop aimés :) Mais j’ai eu un gros coup de cœur pour la série des Kate Daniels, qui est de loin le meilleur d’Urban Fantasy que j’ai lu, et, chez les auteurs francophones, mon coup de cœur est la trilogie du Miroir aux Vampires, de Fabien Clavel. Un univers très solide, des personnages plus qu’attachants… le genre de livre qui m’aurait fait lire plus, adolescente, si j’étais tombée dessus ! (Bon, avec l’aide d’une machine à voyager dans le temps, quoi).

Audrey : t’es-tu posée la question, comment arrives-tu à nous rendre Maeve aussi sympathique avec un caractère aussi terrible ? On est maso, certes, mais quand même…

M.G : La bonne question ! Je me demande souvent pourquoi les gens la trouvent attachante. Après tout, elle a un caractère atroce, elle est égoïste, pas très stable avec ses sautes d’humeur et ses accès de rage. Moi je le sais, ça fait partie de l’évolution du personnage de partir de très loin du côté négatif, mais ça me surprend toujours ! Je suppose que tous ces défauts la rendent plus accessible, plus humaine malgré sa nature, et que même si on ne partage pas tous ses travers, il y en a forcément qui nous parlent. Et sa carapace cache une très grande sensibilité, et ça suinte à travers les failles qui commencent à apparaître.

Audrey : Comment vis-tu avec tes personnages ? Comment les façonnes-tu ?  Est-ce facile de t’en détacher ?

M.G : A vrai dire, je n’ai à aucun moment l’impression de les façonner. C’est plutôt comme s’ils existaient indépendamment de mon histoire. D’ailleurs, plusieurs fois, ils n’en ont fait qu’à leur tête et on agi contrairement à ce que j’avais prévu. Avec le recul, je me rends compte que c’était beaucoup plus logique. Après, dans ma manière de les appréhender, disons que j’ai envie qu’ils évoluent, alors je les pousse dans des situations qui vont les forcer à s’adapter. Quant à m’en détacher, actuellement, c’est impossible. Je fais la promo du 1, corrige le 2 et essaie de trouver le temps d’écrire le 3.

Audrey : suis-je folle, obsédée par mes références incontournables, ou ai-je vu dans ton roman certaines influences cultes (cultes pour moi en tout cas). Un petit goût deSpiderman mélangé à une pointe de  Star-Wars  notamment… Parles nous de Tes influences diverses et variées.

M.G : Pas de folie à l’horizon ! Et c’est encore pire dans le tome 2. Disons que je suis une grande, grande fan de Star Wars, de super héros, et de tonnes de films devant lesquels j’ai grandi. Je détestais lire, par contre je regardais tout le temps des films. J’ai vu les Star Wars un nombre incalculable de fois, pareil pour les Indiana Jones, les Goonies, Willow. Mais la palme revient à Princess Bride, que j’ai vu des centaines de fois. Pendant un temps, je le regardais dès que je rentrais de l’école, et quand ça m’a passé, je continuais à le regarder dès que j’étais malade. J’étais un peu obsessionnelle, à l’époque :) Quoi qu’il en soit, je connais ces films par cœur et, quand j’écris, ça ressort. Pour le tome 2, en le relisant, je me suis rendu compte que j’avais même mis des clins d’œil involontaires !

Audrey : avoue ta part de vécu dans tout ça ? Il y a bien quelque chose ? Le visionnage d’épisodes des Télé-Tubbies au moins ? Non ? Ne nie pas c’est obligé pour connaître leurs noms à coucher dehors !

M.G : Je n’ai jamais vu un seul épisode des Télétubbies ! Je déteste la tequila, je ne me bats pas dans les bars (ni ailleurs), je déteste les boîtes de nuit, je ne me suis jamais faite kidnapper, et, jusqu’à preuve du contraire, je ne suis pas entourée de vampires. Encore que… je peux aussi être longue à la détente !

Audrey : le « soleil » existe-t-il réellement ?

M.G : Oui et non :) Un jour, après une dure soirée, dans un bar, le barman m’a demandé ce que je voulais, et je lui ai intelligemment répondu « Le truc le plus fort que vous avez ». Il m’a servi deux shots, dont un de vodka qui était censé apaiser le premier. J’aurais dû me méfier à ce moment-là ! Autant dire que le premier était un tord-boyau de premier ordre. Le barman ne m’avait pas expliqué qu’il fallait boire les deux d’un coup, et il m’a regardée m’asphyxier en riant. Voilà d’où vient le Soleil :)

Audrey : as-tu essayé quelques trucs pour te mettre dans l’ambiance : les alcools forts, la drague ouverte en boite de nuit, les bagarres, les courses poursuites en talons hauts, les galas de charité, la tasse de sang tiédie au micro-onde…Et ne dis pas « rien » je ne te croirais pas !

M.G : Comme je l’ai dit avant, tout ça n’est pas vraiment mon truc. Je suis plutôt fan de bière. Les alcools forts, ce n’est pas trop pour moi. Pareil pour les boîtes de nuit. J’ai bossé à la sécurité dans une boîte, par contre. Ça a sûrement aidé et pour le roman, et pour me conforter dans l’idée que ce n’était pas mon truc. J’ai vu des gens se battre, réveillé des clients qui s’étaient endormis dans leur vomi et essuyé par mal de tentatives de drague bien lourdes. Ça vient sûrement de là !

Audrey : es-tu consciente de nous avoir torturé par cette chute ? Peux-tu nous aider à nous réconcilier avec toi, bref nous aider à attendre le tome 2, nous donner un petit quelque-chose sur la suite ?

M.G : Non. Je ne peux pas. Vous me détesterez encore plus par la suite.

Audrey : quel est ton rythme d ‘écriture, as-tu déjà fini le tome deux, entamé le trois, fini toute la série ? Bref dis-nous que la suite est pour bientôt, fais-nous rêver!

M.G : Alors… le deux a été écrit en 2010, donc ça remonte, mais j’ai dû le retravailler, et jusqu’à cet après-midi, j’étais encore sur des corrections. A côté de ça, je suis – enfin j’essaie – d’écrire le 3, dont j’ai déjà pondu un tiers. Et le tome 2 paraîtra en septembre.

Audrey : que lis-tu en ce moment, quel est ton dernier coup de cœur littéraire?

M.G : Sans mentir ? Je suis en train de lire Fifty Shades Darker. J’aime bien lire des livres qui font un buzz pour me faire ma propre opinion, et je lis un peu de tout. Mes derniers coups de cœur, c’était la série des Hunger Games, dont je n’attendais vraiment pas le contenu si profond et si prenant, les Kate Daniels qui m’ont plus que séduite par son univers et ses personnages, et je me réjouis de recevoir le dernier Locke & Key. On a un joli tour d’horizon, là :)
Si jamais, j’aime beaucoup échanger sur mes lectures et découvrir des choses vers lesquelles je ne serais pas allée autrement. J’ai un compte Goodreads et je suis pas mal active, si ça intéresse quelqu’un !

Audrey : Et puis une dernière qui me démange ! Quel effet cela fait de devenir un « écrivain  à succès » si jeune ? Réponse A/ C’est juste délirant, B/ Grisant, C/ Déstabilisant, D/ Ne se prononce pas, G/ Autres à préciser ?

M.G : Je ne suis pas sûre d’être un écrivain à succès ! C’est tout de même mon premier roman. Mais pour répondre à la question, je vais être obligée d’aller avec G, comme Gallman, parce que c’est un peu tout ça à la fois.
C’est délirant parce que je n’aurais jamais imaginé ça.
C’est grisant parce que c’est vraiment fort, génial, magique, même.
C’est déstabilisant parce que ça a été très rapide, que c’est nouveau, et que, quelque part, le regard que les gens portent sur moi a changé, alors que je suis restée la même personne. Un peu effrayant aussi parce que je ne sais pas combien de temps ça va durer. Mais quoi que ce soit, ce n’est positif ! Il faut juste un petit temps d’adaptation au dinosaure que je suis :)

Voilà, un grand merci à Marika d’avoir joué le jeu et d’avoir répondu à mes délirantes questions 

6 commentaires:

  1. vraiment une bonne interview !

    Mais elle me fait peur avec son histoire sur le fait quon va la détester !!!

    J'espère que c pas concernant Lukas !
    ^^

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Bon il me tarde bien de retrouver Maève, plus que quelques semaines à tenir!
    Honte à moi je n'ai toujours pas lu Kate Daniels... Je sens que je vais m'y mettre très bientôt! Mais ce titre me fait trop penser à une marque de Whisky!

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  4. Ahhhh y'a plus longtemps à tenir pr la suite :) :)
    Et c'est vrai ça, pq on va encore détester Marika ?????
    Pas Lukas, nannnnnnnnn lol

    En tt cas super interview ;)

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  5. Bravo Audrey et merci à Marika pour cet interview. Je suis en train de le lire et je n'arrive pas à le lâcher.... Effectivement malgré ses mauvais côtés, Maève est attachante. Je crains que ce soit la mode des héroines au caractère bien trempé : Anita, Mérit, Rose, Maève, et bien d'autres encore....Dans tous les cas Marika a une nouvelle fan....et j'ai hâte de découvrir le tome 2.

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  6. Généralement quand je déteste un auteur c'est bon signe ça veut dire qu'il réussit à nous faire réagir, mais j'ai pas envie je veux lukas moi aussi :D
    remarque dans certaine saga ils faut attendre plusieurs tomes avant d'en avoir pour son "argent" lol
    Moi aussi j'adore kate daniels! dommage qu'il faille toujours attendre trop longtemps pour avoir la suite...
    j'ai encore lu des rumeurs comme quoi milady ne produirait pas la suite ! enfin les rumeurs...

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