Résumé :
Gabriel, le Duc de St. Easton, a reçu des ordres du roi. Il doit prendre sous sa tutelle Lady Alexandria Featherstone dont les parents sont présumés morts, n’étant pas revenus d’une chasse aux trésors de haut-niveau. Mais Alexandria, écoutant son coeur, ignora cet assignement royal. Croyant que ses parents sont toujours vivants, elle voyage dans des contrées lointaines pour suivre les indices qui pourraient la mener vers eux. Gabriel; pressé par les ordres du régent, est à la poursuite d’Alexandria à travers une Angleterre balayée par le vent et les collines vertes et ondulantes de l’Irlande, mais se trouve toujours un pas derrière. Quand ils se rencontreront, la recherche du trésor commencera à pâlir en comparaison de ce que Dieu a planifié pour tous les deux.
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Il se tourna sur sa chaise pour constater que la porte était entrouverte et que son secrétaire y avait passé la tête. (...)
- Meade, vous êtes revenu des régions sauvages. Entrez.
La porte s'ouvrit un peu plus et, à la grande surprise de Gabriel, son secrétaire clopina dans la pièce avec une béquille de bois.
- Mais que diable vous est-il arrivé ?
Gabriel regarda les larges bandes de tissu blanc sur la jambe gauche de son homme, juste sous le genou.
Meade sourit et s'assit, prenant le très pratique ''Livre des mots'' tel que les médecins spécialiste de l'oreille le nommaient, Après une attente interminable où il gribouilla avec la plume, Meade tourna la page de côté pour que Gabriel puisse la voir.
''J'ai été atteint d'une balle, Votre Grâce.'' Il sourit de nouveau, comme s'il apportait de bonnes nouvelles.
- Atteint d'une balle ?
Gabriel savait que sa voix était tonitruantes. Les médecins l'avaient prévenu à propos de l'habitude que plusieurs personnes sourdes acquièrent, mais il ne semblait pas pouvoir s'en départir.
- Qui a osé vous tirer dessus ?
Le sourire s'agrandit, et Gabriel se demanda s'il était en train de rêver.
Après quelques autres gribouillages, il se pencha pour découvrir l'identité du vilain qui avait eu l'audace de tirer sur le meilleur homme à son emploi.
''Alexandria Featherstone, monsieur. Elle avait toute une arme, si je puis dire.''
L'image de son enfant angélique aux cheveux dorés surgit avec une détonation au cerveau.
- Alexandria Featherstone vous a tiré dessus ?
Gabriel gesticula vers le livre.
- Racontez moi tout.
Monsieur Meade acquiesça, semblant pressé de le faire en trempant la plume dans l'encrier. Après un bref instant, il tourna le papier de côté et le poussa devant Gabriel.
''J'ai quelque chose à vous faire lire pendant que j'écris mon histoire.''
(...) Il tira sur la papier et ouvrit la note. (...) Il prit une grande inspiration et commença à lire :
Cher Monsieur le duc,
L'avait-elle seulement appelé ''Monsieur le duc'' ? Gabriel secoua la tête et continua.
Premièrement, je m'excuse d'avoir tiré sur votre secrétaire. Nous avons si rarement des visiteurs, ici, voyez-vous, Je suis un peu embarrassée de l'admettre, mais j'ai cru qu'il aurait pu être un pirate prêt à ''violer et piller'' - ce genre de choses. Oui, je sais, c'était très écervelé de ma part. Après l'avoir rencontré, aucun homme plus gentil et prévenant n'existe, je suis certaine (et c'était un accident!), alors, je vous en conjure, veuillez accepter mes excuses du fond du cœur. Il m'a assuré qu'il est déjà sauvé et qu'il ne m'en tient pas rigueur, ce pour quoi je lui serai éternellement reconnaissante.
Deuxièmement, à propos des nouvelles, je ne crois pas un seul instant que mes parents soient morts. J'espère bien que Sa Majesté ne se sentira pas outré quand ils se montreront ici, à Holy Island, sans la moindre égratignure et ayant résolu leur dernier casse-tête. Ce sont des mondains qui voyagent à travers le monde, épris de mystères, et qui reviennent rarement à la maison. Des années (et je veux vraiment dire des années) devront passer avant que je puisse croire ;a un si mauvais destin.
Gabriel dut faire une pause et s'essuyer le visage avant que Meade ne le voie. (...) Gabriel continua sa lecture.
Troisièmement, je vous prie, duc très estimé, de me laisser vivre comme je l'entends ! Je ne serai pas retirée de ma demeure comme possession à votre guise ! Tout ma vie je me suis sentie bien, ici...
Mmm, quel âge avait-elle ?
...sous les bons soins de nos chers serviteurs et des villageois qui sont comme une famille pour moi. Je pourrais en MOURIR si vous demandiez ma présence à Londres. Évidemment, je continuerai d'avoir besoin d'une indemnité mensuelle pour subvenir à nos besoins ; mes parents m'ont toujours donné
Gabriel s'étouffa presque. C'était une somme outrageusement exagérée. Qu'est-ce qu'une femme provenant d'un trou perdu du Northumberland faisait avec cette somme ?
En terminant, je promets de tout cœur de prier pour vous, monsieur. Votre santé, votre bien-être, votre goutte ? J'ai entendu dire que la majorité des ducs souffrait de la goutte. Soyez assuré que votre nom a été ajouté à mes prières du soir. Je considère que je suis bénie pas le Tout-Puissant qui me compte parmi ceux dont le sommeil lui échappe.
Votre servante, (Flûte, de quelle façon terminer cette lettre adressée à un duc ? Je n'aime pas beaucoup le mot ''servante''. Disons que je ne l'ai pas écrit.) Oh ! mon Dieu, peut-être que je devrais recommencer cette lettre. Le papier est si rare, ici, que nous devrions seulement prétendre que tous les mots rayés ne sont pas là. Hein ?
Avec
Alexandria Featherstone, Holy Island
Gabriel se rendossa à sa chaise, dans un état de torpeur lassant ses membres de plomb. Était-ce une farce ?
Les châteaux oubliés Tome 1 : Sous la garde du Duc p.36-40
Passage excellent Alily, j'adore déjà Alexandria, elle est trop marrante quant au Duc Gabriel (oh j'adore ce prénom), je le sens lui aussi très prometteur!! Merci Alily pour cette énième tentation!
RépondreSupprimerContente que sa te plaise :D
SupprimerExcellent ce passage, ça donne envie de mieux découvrir cette Alexandria
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