dimanche 28 septembre 2014

La porteuse de mots


Résumé:

Paris, 1499. Alors que le royaume de France célèbre l'accession au trône d'un nouveau souverain, Louis XII, la jeune Pernelle, modeste porteuse d'eau, rêve de s'élever au-dessus de sa condition.
Fascinée par la lecture et l'écriture, ces savoirs alors en plein essor avec le développement de l'imprimerie et la diffusion des livres, elle se met en tête d'apprendre à lire et écrire, confortée dans ce projet par sa rencontre avec Enzo, un jeune étudiant italien...


Je remercie les éditions Casterman pour cette très touchante lecture; un bien joli récit qui m'a transportée dans une autre époque au coeur d'un Paris étonnant et d'une Italie innovante !


L'avis d'Audrey:

"A l'eau ! A l'eau ! Qui veut de ma bonne eau ?", du matin au soir Pernell arpente les rues de Paris. Sur ses épaules deux lourds seaux remplis de l'eau de la fontaine de Paris qu'elle propose contre une petite pièce. Aux étudiants, aux simples passants, aux médecins, aux magistrats de la cour des animaux... Nous la suivons et vogons avec elle à travers un Paris médiéval qui se prépare à accueillir une nouvelle époque, une renaissance, celle du savoir, des livres imprimés et des découvertes... 
Pourtant un Paris qui ne perd rien des vieilles superstitions, et où les petites gens vivent misérablement d'un difficile labeur. 

A travers la vie de Pernell, nous nous rendons compte du mode de vie de l'époque au coeur de la cité. Les descriptions de tous ces métiers oubliés, des rues animées, d'une cour de justice qui juge les animaux, nous étonnent tout autant qu'elle nous instruisent. C'est un véritable voyage dans le temps, un dépaysement total. Tout y est finement décrit et conté. Tout est minutieusement documenté pour le plus grand réalisme. Ainsi à la fin du récit j'ai pris plaisir à lire toutes les notes de l'auteur revenant sur les faits historiques, et les personnages réels de son récit. Effectivement, ce petit roman nous offre une belle page d'histoire, ainsi que la rencontre avec de grands hommes, tel qu’Érasme. 

Et puis, les personnages sont attachants, une Pernelle courageuse et déjà si indépendante, qui veut s'instruire et apprendre à lire par tous les moyens. Son frère, son ami. sa mère, le médecin, l'avocat, l'imprimeur italien, et bien sûr Enzo, celui qui lui ouvrira la porte de la connaissance. Chacun est attachant et offre une vision de la condition du peuple à l'aube de la renaissance. 

Un livre très touchant qui ne fait pas l'économie des duretés de la vie à cette époque dans le quartier de "misère", de la maladie ou du deuil. 

Seul bémol, je l'ai trouvé bien trop court, j'ai eu envie de continuer un bout de chemin avec ces personnages qui nous ont embarqués entre Paris et Venise, sur les traces des premiers livres imprimés...



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