La trilogie Nikopol: « La foire aux
immortels », « La femme piège », « Froid d’équateur »
Résumé :
En ce mois de mars 2023, la ville de
Paris est en effervescence. Alors qu’une parodie d’élection est sur le point de
reconduire le gouvernement fascinant du gouverneur Jean Ferdinant Chou Blanc,
un vaisseau spatial en forme de pyramide est apparu dans le ciel parisien. A
son bord, de mystérieuses divinités égyptiennes, dirigées par l’immortel
Anubis.
Ces Inhumains sont
confrontés à une panne de carburant qui les oblige à négocier les stocks
disponibles dans la cité parisienne. Le gouverneur Chou Blanc réclame en
échange sinon l’immortalité, du moins un allongement de vie d’au moins
plusieurs siècles, ce à quoi se refusent Anubis et les siens. De plus, les
divinités malchanceuses sont confrontées à la disparition de l’un des leurs, le
puissant Horus.
L’échec du dieu à tête
de rapace lors du dernier concil l’a convaincu de s’opposer à la Sainte
Eternité et de prendre le pouvoir par la ruse. Il fera d’Alcide Nikopol, un
astronaute venu du XXe siècle la clef de sa vengeance. Divinités mythologiques,
futur nauséabond et schismes temporels seront les mots d’ordre de cet
incontournable récit de science-fiction.
L’avis d’Audrey :
Cette trilogie est culte
en BD. Qui n’a jamais lu Enki Bilal, qui ne s’est pas étonné de ses dessins
futuristes dignes des plus grands tableaux artistiques ? Mais surtout qui
ne s’est pas posé mille questions face à un scénario fouillé, dense et
politiquement dérangeant ?
Quoiqu’on en dise Bilal
fait partie des grands de la BD, son style est reconnaissable entre tous, et ses
livres ne laissent pas insensibles. Malgré le genre futuriste, il aborde des
thèmes qui sont intemporels : les abus de pouvoirs, les guerres
infertiles, les destins des « petits » dans ce bourdonnement de
puissants !
Moi j’ai été
particulièrement fan de cette trilogie, notamment des deux derniers volets qui
font la part belle à un personnage féminin plus que charismatique, et à une
histoire d’amour bien compliquée, mais non moins romantique.
Ainsi, la femme piège et
sa chevelure bleue, fait partie des icônes de la femme, de l’héroïne forte et
sensible. Pour moi en tout cas. Le dessin du couple qu’elle forme avec Nikopol,
leur baiser est sans conteste aussi célèbre que la photo noir et blanc « Du baiser de l’Hôtel de ville », de
Doineau… c’est mon humble avis, je vous le glisse ci-dessous :
Moi je suis tombée sous
le charme de Bilal avec cette trilogie. J’ai eu la chance de contempler, lors
d’une expo, les véritables planches de travail de ses dessins, et là :
Wouhaou !!!! quel artiste, d’immenses dessins en relief, mêlant les
couleurs et les matières, de véritables œuvres d’art. Vous l’aurez compris je
suis adepte.
Attention tout de même,
le scénario n’a rien avoir avec Astérix, Tintin ou Gaston la Gaffe (héros que
j’adore lire, tout de même), mais tout à voir avec des histoires de
science-fiction adultes, réfléchies et tourmentées…
Pour avoir lus ces plus
récents titres, Bilal n’a jamais été aussi talentueux que pour cette trilogie,
d’après moi. Si vous devez découvrir cet auteur, lisez « La trilogie Nikopol »
L’adaptation ciné intitulée « Immortel »
Synopsis :
New York, 2095, en pleine campagne électorale. Dans la ville peuplée de
mutants, d'extraterrestres et d'humains réels ou synthétiques, trois noms :
Horus, Nikopol et Jill... Trois êtres aux destins convergents dans un monde où
tout est truqué : les voix, les corps, les souvenirs. Tout sauf l'amour, qui
surgit comme une délivrance...
Mon avis :
Bilal lui même, aussi
cinéaste à ses heures perdues, a voulu adapter son œuvre. Linda Hardy (magnifique
jeune femme), incarne la femme piège, et affiche un physique tout à fait
correspondant. On retrouve Charlotte Rampling. Les personnages collent assez
bien. Pourtant…
Le scénario du film est
compliqué à outrance, et s’égare dans un scénario pseudo-philosophique… Je n’ai
rien compris, je m’y suis perdue, je n’ai aucunement retrouvé l’œuvre initiale,
si ce n’est dans l’incarnation physique des personnages.
Tout est confus. J’ai eu
l’impression que Bilal avait compliqué un peu plus son récit de départ, lui
même déjà dur à suivre. De plus c’est une adaptation de trois volets, donc des
découpes, des choix ont été faits… Mais rien ne m’a paru logique.
Effectivement on est
dans l’esthétique, décors, costumes, maquillage, tout vise à retranscrire un univers
bien particulier… Et visuellement c’est assez réussi. Bilal reste un maître
dans ce domaine, c’est incontestable. Cependant, les effets spéciaux, le
« tout visuel » m’a éloigné de la BD. C’est esthétique, c’est souvent
magnifique, mais je ne sais pas, je ne me suis pas retrouvée dans cette
adaptation.
Pour ma part, une
adaptation très étrange… cependant la tâche était ardue, difficile de
transposer à l’image de tels dessins et une histoire si riche… Un pari trop
ambitieux d’après moi !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire